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  • Roch WAMYTAN
  • Homme politique, membre de l'Union Calédonienne et du FLNKS, Signataire de l'accord de Nouméa en 1998, Président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès de la Nouvelle-Calédonie
  • Homme politique, membre de l'Union Calédonienne et du FLNKS, Signataire de l'accord de Nouméa en 1998, Président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès de la Nouvelle-Calédonie

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Citoyenneté calédonienne socle du destin commun
Présentation d'une loi de pays proposant le drapeau du FLNKS comme drapeau du Pays                   
   
Bilan des déplacements dans la région du président du Congrès (coopération interparlementaire)         
       

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 23:49

546739 136504949825461 1946109858 aRetranscription "mot à mot"

RNC Jeudi 23 août 2012

Journaliste : Hier soir, au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, avait lieu une conférence publique autour de la lutte contre la vie chère. À cette occasion, Etienne Wasmer, professeur agrégé en science économique de l'université de Sciences Po à Paris, a présenté son rapport sur la situation économique du territoire.

Journaliste : Ces travaux ont été entamés depuis le mois d'avril. Les spécialistes ont procédé à un état des lieux de l'économie locale. Etienne Wasmer, responsable du projet :

Etienne Wasmer : Là, on a travaillé pendant trois mois pour essayer d'arriver à un diagnostic. Le diagnostic est bon, en apparence, et la prospérité est très importante, mais il faut préparer l'avenir et il faut se préparer à un éventuel retournement du secteur du nickel et aussi une diminution des ressources en provenance de métropole, parce que la situation des finances publiques en France est assez tendue.

Journaliste : Si le territoire a bénéficié d'une croissance spectaculaire, entre 2008 et 2011, les marchés sont volatiles. Pour lutter contre des coûts élevés, il faut donc poser les bases d'une économie pérenne. Une vingtaine de propositions ont été évoquées, telles que faire converger les salaires des secteurs privés et publics, taxer les plus-values immobilières, ou encore, augmenter les impôts pour les hauts revenus.

Etienne Wasmer : C'est la première fois que je sens que les politiques sont aussi prêts à pousser le rapport le plus loin possible, peut-être pas toutes les propositions, mais au moins celles qui leur paraîtront intéressantes. Je crois qu'ils ont envie de les mettre en œuvre.

Journaliste : Ces préconisations devraient maintenant poser les bases d'une réflexion pour choisir une politique de développement en Nouvelle-Calédonie. Rock Wamytan, président du Congrès :

Rock Wamytan : Il faut faire en sorte que l'économie calédonienne puisse faire face aux défis qui vont se poser et qui sont en train de se poser à notre situation. À partir de là, avec son rapport, nous verrons avec le gouvernement comment mettre en œuvre tout cela dans les mois ou dans les années qui viennent.

Journaliste : Le rapport final et la liste des propositions seront remis au président du Congrès, avant d'être publiés lundi prochain.

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 23:06

Logo-CongrèswebRetranscription "mot à mot"

RRB Jeudi 02 août 2012

Journaliste : Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a changé de logo. Jugé obsolète et trop chargé, il a donc été revisité. Le nouveau logo représente une toutoute, sur fond de soleil levant. La conque comme symbole d'union et le soleil qui se lève, une perspective d'avenir. Une évolution graphique qui se veut un symbole de modernité et de dynamisme, nous a dit, hier après-midi, le président du Congrès, Rock Wamytan :

Rock Wamytan : C'est bien, ici, au Congrès, que se passe le débat démocratique, pour bien marquer cette volonté qu'on affiche depuis quelques temps. Il fallait aussi changer le logo. C'est un peu comme un nouveau souffle que nous avons souhaité donner à l'ensemble de l'institution, et bien sûr pour aussi pour les élus de la Nouvelle-Calédonie.

Journaliste : Et j'ajoute que ce nouveau logo a été approuvé par le bureau du Congrès après huit mois de travail et de discussions

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 22:52

Retranscription "mot à mot"

OFM mardi 17 juillet 2012

Journaliste: Le président du Congrès revient sur son déplacement à Paris, qui a duré 10 jours. Rock Wamytan a, tout d'abord, signé une convention d'assistance avec l'Assemblée nationale pour que le Congrès, ses personnels et ses élus puissent élever leur niveau de compétences. Cela se traduira concrètement par des déplacements dans la capitale pour permettre au personnel du Congrès de se former auprès des assistants parlementaires. Il s'agira aussi pour les services de bénéficier des appuis techniques de l'Assemblée nationale. Enfin, sachez que Rock Wamytan a par ailleurs rencontré les dirigeants de Science-Po Paris pour mettre en place une convention permettant la formation des élus.

Journaliste : Il estime, en effet, que le transfert du droit civil et du droit commercial nécessite, de par la complexité des textes et matières à traiter, une remise à niveau de nos élus locaux. Dans la même dynamique, il a pointé du doigt auprès de ses interlocuteurs un bon nombre de disparités, la nécessité qu'un nombre croissant de Calédoniens, et surtout de Kanaks, intègrent les filières de formations des grands corps de l'État, en vue d'exercer par la suite leurs compétences en Nouvelle-Calédonie. Il a aussi vivement pointé du doigt la réduction du personnel kanak au Camp Est, depuis une vingtaine d'années, alors que, je cite, la population carcérale est très majoritairement mélanésienne. Fin de citation.

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 22:50

Congrés de Nouvelle-CalédonieRetranscription "mot à mot"

RRB mardi 17 juillet 2012

Journaliste : Bilan de mission pour Rock Wamytan qui était à Paris du 2 au 10 juillet et qui a rencontré de nombreuses personnalités. À ses différents interlocuteurs, le président du Congrès a fait le point sur la situation politique au lendemain des législatives. Il leur a dit son sentiment que Calédonie ensemble avait beaucoup joué sur la stratégie de la peur. Et à cette occasion, il est revenu sur le geste du drapeau qu'il assimile à la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou :

Rock Wamytan : Le problème du drapeau, c'est qu'on n'a pas terminé le travail, parce que, c'est vrai, ça, il faut le reconnaître, Pierre Frogier, il a fait un geste fort. On savait que c'est un geste qui allait lui coûter cher. C'est un peu comme les poignées de main, tout ça. Ça, c'est sûr que, quand on fait bouger les lignes, il y a des risques. Regardez-nous, quand, bon, Jean-Marie a serré la main à Jacques Lafleur, il en est mort, quoi.

Journaliste : Et Rock Wamytan réaffirme que, selon lui, la question du drapeau doit être traitée au sein du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, mais qu'elle ne doit pas figurer une nouvelle fois au comité des signataires. Quant à la majorité de gestion, Rassemblement, Avenir ensemble, UC, Parti travailliste, Rock Wamytan affirme qu'elle est toujours à l'ordre du jour :

Rock Wamytan : Pour le moment, oui, puisque nous continuons à gérer les dossiers que nous avons portés ensemble, que ce soit au niveau du gouvernement, au niveau du Congrès. Le Congrès travaille, puisque depuis ces dernières semaines, contrairement à ce que j'ai pu lire, les commissions travaillent normalement, je vais réunir, dans quelques temps, la commission de la vie chère, d'ailleurs, pour poursuivre le travail. Les dossiers nous arrivent du gouvernement et là, demain, nous avons la conférence du président qui va planifier les réunions des commissions jusqu'à la fin de la session ordinaire et planifier les séances publiques. Donc, ça veut dire que dans les deux mois que dure la session administrative ordinaire, du 29 juin au 29 août, il y a un certain nombre de dossiers qui seront présentés en séance publique et votés, dont le budget supplémentaire 2012.

Journaliste : Le Congrès travaille, souligne Rock Wamytan, et alors que se pose la question du renouvellement de la présidence, il confirme qu'il est candidat à sa propre succession :

Rock Wamytan : Je souhaite conserver cette présidence, parce que j'ai lancé pas mal d'initiatives, quand même, ici, au niveau du Congrès, la réforme, la modernisation du Congrès, ramener, ici, au niveau du Congrès, le débat démocratique, la formation des élus, la coopération interparlementaire, et j'en passe. J'ai eu l'occasion de m'exprimer déjà à plusieurs reprises sur ces thèmes-là, donc évidemment, que je souhaite poursuivre. Bon, maintenant, si les conditions ne me permettent pas de poursuivre, j'en ferai pas un drame. La vie continue et puis on travaillera autrement.

Journaliste : Et c'est aujourd'hui, lors de la conférence des présidents, que doit être fixée la date du renouvellement du président et du bureau du Congrès, ce sera à la fin de la session ordinaire, entre le 19 et le 29 août. Lors de son séjour à Paris, Rock Wamytan a signé une convention de partenariat avec le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. Il a également signé une convention avec Sciences Po pour la formation des élus. Il a aussi rencontré le conseiller outre-mer de l'Élisée, le ministre des outre-mer, Victorin Lurel, et il a notamment été reçu au ministère de l'intérieur, au ministère de la justice, mais aussi au Quai d'Orsay. À cette occasion, il a demandé à la France d'octroyer un visa à Franck Bainimarama en soulignant que le premier ministre fidjien n'a pas de sang sur les mains. Si son accession au pouvoir a été contestable, reconnaît Rock Wamytan, Fidji est aujourd'hui sur le chemin du retour à la démocratie.

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 22:46

Congres-de-Nouvelle-Caledonie.jpgRetranscription "mot à mot"

RNC mardi 17 juillet 2012

Journaliste : L'élection à la présidence du Congrès aura lieu le 29 août prochain. C'est l'annonce faite par Rock Wamytan, hier après-midi. Le président du Congrès a fait le point sur les futures échéances et sur son déplacement récent à Paris.

Journaliste : Rock Wamytan a résumé en trois pages son déplacement à Paris. La signature de la convention de partenariat avec l'Assemblée nationale de Claude Bartolone, sa rencontre avec Marc Vizy, conseiller de l'Élysée de François Hollande en charge des outre-mer. Il a notamment évoqué son sujet de prédilection, à savoir la vie chère, aux côtés de Victorin Lurel. L'actualité politique au sortir des élections législatives a également pris une place importante. Selon le président du Congrès, Paris se dit véritablement surpris de ce changement. Rock Wamytan :

Rock Wamytan : J'étais, comme eux, étonné du résultat, qui a fait que les candidats de Calédonie ensemble ont été élus députés de la Nouvelle-Calédonie, mais nous prenons acte, en tout cas, je prends acte que maintenant, ils sont députés de la Nouvelle-Calédonie, il faut évidemment travailler avec eux, mais le résultat, effectivement, nous a surpris.

Journaliste : Cette mise au point était l'occasion, pour le locataire du boulevard Vauban, de réaliser un premier bilan de sa mandature. Il énonce plusieurs réalisations, son attachement à la mise en place de la commission vie chère, la réforme de l'administration du Congrès, la formation des élus, mais aussi l'instauration d'un débat démocratique au sein de l'hémicycle, autant d'initiatives, et aujourd'hui, il souhaite poursuivre ce travail, encore faut-il qu'on lui donne les moyens. Il espère que l'entente affichée avec le Rassemblement UMP de Pierre Frogier se renouvelle une seconde fois :

Rock Wamytan : Évidemment, que je souhaite poursuivre. Bon, maintenant, si les conditions ne me permettent pas de poursuivre, j'en ferai pas un drame. La vie continue et puis on travaillera autrement.

Journaliste : L'élection de la présidence du Congrès est prévue à la fin du mois d'août. Un laps de temps pour permettre aux positions de se renouveler et à la famille indépendantiste, au complet, de se rassembler autour de sa candidature.AA

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 23:13

Mission de Marie-Anne FRISON-ROCHE, Professeur Agrégée des Universités à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (Sciences PO), du Lundi 26 Mars au Vendredi 30 Mars.

Le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, dans son bilan et perspective 2011, précisait : « Les années qui viennent sont déterminantes pour le devenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Les transferts des compétences ainsi que la préparation de la sortie des accords de Nouméa représentent des défis majeurs pour notre institution. Afin de préparer le congrès à assumer ce surcroît d’activité et à exercer pleinement son action délibérative et de contrôle, je souhaite renforcer et moderniser notre institution. La refonte de l’organisation du personnel, la formation des élus, font partie de mes priorités pour 2012. Je prévois également de consulter des experts sur les transferts de compétence et notamment sur l celui du droit civil et commercial que nous venons de voter. » Le développement de l’activité délibérante rend nécessaire la poursuite de la formation des élus et des agents de l'administration. En outre, les transferts de compétence qui doivent intervenir jusqu’en 2014 sont d’une ampleur sans précédent. Elles sont techniquement complexes et demandent un travail législatif et réglementaire important.

Le président a souhaité que Mme Marie-Anne FRISON-ROCHE (CV joint), Professeur Agrégée des Universités à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (Sciences PO), intervienne en Nouvelle-Calédonie en particulier sur le transfert du droit civil.

 

La loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999, traduction juridique de l’accord de Nouméa, a prévu en son article 21-III-4ème alinéa, le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences en matière de droit civil, des règles de l’état-civil et du droit commercial.

Ces nouvelles compétences recouvrent toute l’activité législative et réglementaire, hormis celle portant sur le « droit régalien » lequel comprend, entre autres, le droit pénal, la monnaie, la nationalité, les libertés publiques, les droits civiques, le régime électoral...

Les domaines les plus connus, en reprenant le plan du code civil Napoléon, intéressent aussi bien le statut des personnes (les actes de l'état civil, le mariage, le divorce, la filiation, l'autorité parentale, la minorité et la majorité), les biens (l'acquisition et les modifications de la propriété), les relations entre les personnes privées (les successions et donations). A noter que les activités des agriculteurs, des artisans et les membres de professions libérales relèvent aussi du code civil.

Un colloque organisé, le 29 septembre 2011 à l’université de la Nouvelle-Calédonie, par le professeur Sandrine Sana-Chaillé de Néré a mis en exergue la nécessité d’aborder ces transferts. La majorité des juristes en Nouvelle-Calédonie sont spécialisés en droit public et non en droit privé, les élus du Congrès devront avoir l’ambition de s’approprier la matière, d’assurer la production du droit dans le respect des principes internationaux et surtout de l’adopter en opportunité.

Vous trouverez en pièce jointe le programme de Mme FRISON-ROCHE, avec trois temps forts pour la presse :

- Lundi 26 Mars à 11 heures : Point Presse au Congrès de la Nouvelle-Calédonie

- Jeudi 29 Mars à 18 heures : Conférence débat au Congrès de la Nouvelle-Calédonie « Transfert du Droit Civil : Une réelle opportunité pour la Nouvelle-Calédonie ».

- Vendredi 30 Mars à 15 heures : Point presse, bilan de la mission.

 

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 00:20

Logo-CongrèswebJournaliste : Monsieur le Président, bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation.
Rock Wamytan : Bonjour !

Journaliste : Votre sentiment, aujourd'hui, une semaine après avoir été installé à la présidence du Congrès de la Nouvelle-Calédonie :
Rock Wamytan : Mon sentiment, c'est tout d'abord de la satisfaction, par rapport à notre objectif dans le cadre du partenariat que nous avons initié, nous, le groupe FLNKS au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, avec le Parti travailliste, le Rassemblement UMP et l'Avenir ensemble, dans la continuité des décisions qui ont été arrêtées au comité des signataires de juin 2010, notamment sur un certain nombre de questions, dont le double drapeau, le drapeau FLNKS, donc le drapeau du pays kanak flottant à côté du drapeau français, et notamment pour ce grand événement que nous allons vivre dans quelques jours, les 14e jeux du Pacifique, mais aussi les différents comités de pilotages qui ont été arrêtés depuis l'année dernière, pour la mise en œuvre de l'Accord de Nouméa, et puis la préparation de la sortie de cet Accord, puisque nous arrivons tout doucement à la fin du processus de l'Accord de Nouméa, ouvert en 1998, et bien sûr 99, avec la mise en place des nouvelles institutions, dont le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Donc, dans ce cadre-là, nous avons décidé ensemble puisque, dans les discussions que nous avions eues, deux partis, nous indépendantistes, et eux, non indépendantistes, nous avions constaté, d'une part, cette volonté d'aller ensemble pour accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Nouméa et de trouver les voies et les moyens nécessaires pour que la population de la Nouvelle-Calédonie, qu'on appelle la population concernée, soit préparée au mieux à l'exercice de leur droit à l'autodétermination, soit en 2014 ou en 2018 ou 2019. Donc, cette conjonction des volontés entre les deux groupes politiques constitue le fondement ou la base de ce partenariat. Je préfère appeler par ce terme de partenariat entre, d'un côté le Rassemblement UMP et l'Avenir ensemble, et de l'autre côté, le FLNKS au Congrès et le Parti travailliste. Nous sommes ensemble, nous n'avons signé aucun accord, il y a aucun accord qui a été signé entre nous, il y a eu aucune alliance de négociation. C'est une conjonction des volontés par rapport à une seule et unique chose qui reste notre feuille de route : c'est l'application de l'Accord de Nouméa.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que les militants indépendantistes progressistes vont comprendre ou comprennent cette démarche ?
Rock Wamytan : C'est pas une démarche qui est facilement compréhensible, puisque le fonctionnement politique des institutions est fait ainsi. C'est partout pareil, dans les grandes démocraties, c'est la même chose. Quand on est à droite, on n'est pas à gauche, et quand on est à gauche, on n'est pas à droite. Alors, c'est toujours compliqué d'appréhender une démarche qui consiste à se mettre ensemble pour diriger un pays. On trouve ce cas d'espèce…, c'est rare dans le monde démocratique. Et c'est vrai qu'à partir du moment où, pour des raisons qui nous sont propres, puisqu'il s'agit quand même de la Nouvelle-Calédonie avec sa situation spécifique, avec son histoire particulière, sa population composée de différents peuples qui se sont installés ici avec nous, les Kanaks mélanésiens, c'est vrai qu'à première vue, ça semble un peu compliqué, et souvent, pour éviter de se poser des questions, les gens vont dire, par un raccourci facile : ils sont en train de magouiller. Alors qu'en fait, il ne s'agit pas de ça. Il s'agit, en fait, de se mettre ensemble pour pouvoir porter cet Accord de Nouméa. L'Accord de Nouméa, je rappelle quand même, c'est un accord qui a été signé par ces deux groupes-là, donc, d'une part, les indépendantistes et d'autre part, les non indépendantistes, et le troisième partenaire, l'État français. Donc, c'est nous trois qui avons signé ensemble. Alors, c'est dans la continuité de cet état d'esprit de 88, donc, la signature de l'Accord de Matignon et 98, la signature de l'Accord de Nouméa, que nous avons décidé ensemble de porter cet Accord jusqu'au bout, et de donner un coup d'accélérateur, de booster cet Accord de façon à ce que arrivions à mettre en place l'ensemble des dispositions qui ont été prévues, et notamment l'ensemble des transferts, qui ont, effectivement, pris du retard, par la faute des uns et des autres. C'est aussi bien la faute des indépendantistes que la faute aussi des non indépendantistes. Je rappelle qu'entre 99 et 2004, c'était bien le Rassemblement qui, à l'époque s'appelait le RPCR, qui avait une large majorité pour appliquer au mieux cet Accord. Il y a eu effectivement des failles. Nous les indépendantistes, on n'est pas en reste aussi. On a aussi notre part de responsabilité. Je pense qu'on s'est dit qu'on va arrêter de nous renvoyer la responsabilité et on s'est mis ensemble et on s'est dit : qu'est-ce qu'on fait maintenant de cet Accord ? On le met en place ou on le met pas en place ? Nous avons décidé ensemble de le mettre en place.

Journaliste : Pour l'indépendantiste que vous êtes, être dans ce levier de décisions, de pouvoir, c'est nécessaire, parce qu'on est à quelques années seulement de la sortie de l'Accord de Nouméa
Rock Wamytan : En tout cas, ce sont les remontées que j'ai, à part quelques nostalgiques conservateurs de la droite, disons ultra conservatrice, ici, dans le pays, il en reste quand même encore. La majorité des gens, et notamment nous, les Kanaks, la majorité des gens, ils sont très contents qu'il y ait un indépendantiste qui soit à la tête d'une des institutions principales de la Nouvelle-Calédonie. Je pense que ça, il ne faut pas le nier, et je le sens, parce que quand je discute avec les uns et les autres, je sens que le comportement de beaucoup de gens, vis-à-vis de moi, depuis que je suis président du Congrès, ces comportements ont changé. Ça veut dire que les gens sont contents, ils sont contents qu'il y ait un indépendantiste, comme ils ont été contents de voir le drapeau, notre drapeau, le drapeau porté par le FLNKS, qui est le drapeau du pays kanak, flotter à côté du drapeau français. C'était une immense joie, l'année dernière, et il fallait voir, ceux qui ont vécu ces événements-là, que ce soit au Mwa Kaa, au sénat coutumier, et ensuite au haussariat, il fallait voir cette joie dans le cœur, exprimée par un certain nombre de comportements, des gens, quand ils ont vu ce drapeau, et notamment, je parle des Kanaks. On ne peut pas nier ça. Donc, à partir de là, ça engage le président du Congrès que je suis, c'est-à-dire que je n'ai pas le droit, maintenant, de décevoir cet espoir ou cette attente qui est né de cet acte politique majeur, que je reconnais, qui est venu plus, effectivement, de la part du groupe Rassemblement UMP – Avenir ensemble que de nous, mais que nous avons accepté, de mettre quelqu'un issu de la mouvance indépendantiste à la tête du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Donc, il ne faut pas les décevoir. C'est-à-dire qu'il y a un espoir qui est là. Il y a un certain nombre de dossiers ou de préoccupations de la population qui doivent être…, auxquelles il faut répondre par des décisions que nous devons pendre, ici, au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, concernant notamment la question de la vie chère, puisque c'est une problématique importante. Il ne faut pas qu'on arrive à décevoir, non seulement moi, mais mon groupe politique, le groupe FLNKS au Congrès, l'UC et le Parti travailliste, le Palika, le RDO, l'UPM etc. Je me dois, je suis content, vis-à-vis de toute cette attente, de répondre aux aspirations légitimes exprimées par cette partie de la population, qui a exprimée sa joie de voir un indépendantiste à la tête du Congrès.

Journaliste : Comment vous allez travailler avec les minorités, parce qu'il y a des groupes qui sont très minoritaires. Est-ce que vous allez prendre en compte cette minorité-là ?
Rock Wamytan : La démarche que j'essaye d'impulser au niveau du Congrès, c'est ce que j'ai décrit lors de mon discours d'investiture, le 19 août dernier, lorsque j'ai rappelé les principes qui doivent être les nôtres. Ces principes doivent guider l'action politique de tout élu, quel que soit son groupe auquel il appartient. Indépendantistes d'un côté, non indépendantistes de l'autre, voilà. Et je pense que ce sont des principes de base qu'il nous faut mettre en place. J'ai rappelé notamment la question du respect que nous nous devons entre nous, les élus, respect envers nos populations qui nous ont conduits là, parce que nous ne sommes pas propriétaires de nos postes, ici. Ce sont les populations qui nous ont élus qui sont propriétaires de ces postes-là. Et nous leur devons ça, répondre, défendre leurs intérêts et améliorer leurs conditions de vie. Et je crois que j'ai particulièrement insisté sur ce principe du respect, respect de l'institution, l'institution du Congrès, comme le gouvernement. Ces institutions-là ne doivent pas être instrumentalisées. Nous avons connu cela, de la part d'un parti politique, depuis le mois de février, et je l'ai dit : c'est pas quelque chose qui peut augurer de choses positives pour l'avenir. C'est pas avec ce genre de démarches, en instrumentalisant les institutions, qui vont nous permettre de répondre au mieux aux attentes des populations et d'appliquer au mieux les dispositions de l'Accord de Nouméa. Et j'ai dit aussi qu'il nous faut nous impliquer plus dans les dossiers, parce que je vois, j'ai constaté que certains élus sont élus, donc ils sont à ces places-là, à ces postes-là, mais ils ne s'impliquent pas suffisamment dans leurs dossiers. Ils font de la politique à la petite semaine et ils ne sont pas suffisamment engagés dans l'étude des dossiers et dans les analyses qu'on attend d'eux, finalement, pour faire en sorte que les débats puissent se dérouler au mieux, pour arriver, soit à des compromis, des consensus, ou alors à des majorités d'idées sur un certain nombre de dossiers. Et j'ai rappelé aussi, qu'il nous faut, chaque élu, avoir un comportement citoyen exemplaire, de façon à ce qu'on ne nous reproche pas qu'on est à ces postes-là, qu'on dispose de revenus confortables, et puis qu'on ne fout rien. Il faut arrêter de voir des élus se saouler la gueule dans les hôtels et se faire remarquer dans les populations. J'ai dit aussi qu'il fallait donc que les uns et les autres s'appliquent à avoir une bonne gouvernance dans la gestion de nos affaires. C'est par rapport à ces principes-là que j'ai rappelé, au cours de mon discours d'investiture, que nous devons maintenant agir, parce que nous avons énormément de travail à faire, mais nous ne pouvons pas agir n'importe comment. Il y a un minimum à respecter dans le cadre de notre action politique, et c'est ce à quoi je vais veiller plus particulièrement, au niveau du Congrès, par rapport au travail des élus. Pour répondre à la question : moi, je pars du principe que chacun des 54 élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie a sa place, a toute sa place, qu'il soit de Calédonie ensemble, du Rassemblement UMP, du RPC ou de l'UDC ou du groupe UNI, etc., chacun a sa place. Et donc, je ferai en sorte, j'ai commencé à le montrer déjà en présidant les débats de vendredi dernier, j'ai exprimé par mon attitude que la parole est ouverte à l'ensemble des 54 élus. Donc, chacun doit s'exprimer, mais suivant notre règlement intérieur, et notre règlement intérieur, il est clair : chaque élu a le droit de s'exprimer, le temps qu'il faut, bien sûr, dans un délai raisonnable, il a le droit de prendre la parole deux fois sur chaque sujet. Et j'y veillerai à respecter le droit de la parole des élus de façon à ce qu'ils puissent s'exprimer librement et, ensuite, une fois que le débat est arrivé à son terme, je soumets le texte à l'ensemble des 54 élus et les uns et les autres vont voter en fonction de leurs aspirations propres et de leur vision.

Journaliste : Comment voyez-vous le travail que vous allez effectuer entre les différentes institutions, entre le Congrès, les provinces, le gouvernement mais aussi les communes, par exemple ?
Rock Wamytan : Le travail du Congrès, il est fixé par les textes. Le Congrès est chargé de l'examen et du vote des textes dans le cadre de sa fonction délibérative ou législative, en ce qui s'agit des projets des lois du pays. Les projets de délibération ou les projets de lois du pays, bien sûr, sont préparés par l'exécutif. C'est l'exécutif qui nous transmet ces textes-là, et en fonction des compétences qui sont les nôtres, donc les compétences de la Nouvelle-Calédonie, nous examinons ces textes-là, et nous les votons. Ce qui veut dire qu'il faut une bonne cohésion, il faut assurer une bonne cohésion entre le Congrès de la Nouvelle-Calédonie et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Du fait que ce sont deux groupes qui partagent les mêmes démarches, puisque Harold Martin, président du gouvernement et de l'Avenir ensemble, et moi, ici, du groupe FLNKS au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, nous sommes dans ce partenariat, donc ça devrait faciliter les choses, et on ne devrait pas revivre ce qu'on a vécu depuis 2009, entre 2009 et 2011, c'est-à-dire les luttes interminables entre deux groupes politiques, Calédonie ensemble par Philippe Gomès, président du gouvernement, et Harold Martin qui était président du Congrès de l'Avenir ensemble. Je pense qu'on ne devrait pas revivre tout ça, donc, ça devrait faciliter la bonne circulation des textes entre les deux institutions, et puis, faciliter, ensuite, les débats et l'adoption des textes. Vous parliez des communes et des provinces. Ils ont des compétences qui sont les leurs, ce sont des collectivités locales, ils ont des compétences. Si ces collectivités-là ont des dossiers particuliers à soutenir dans le cadre des politiques qu'ils mènent au niveau des communes ou des provinces, bien sûr, ils nous font remonter tout ça, par leurs représentants, soit au niveau du Congrès, soit au niveau du gouvernement. Mais j'estime aussi qu'il y a une cohésion à trouver entre les provinces et les communes. Et d'ailleurs, j'attendais que la situation se stabilise au niveau du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, pour faire ma tournée. Donc, je vais faire ma tournée, je vais rendre visite, dans les semaines qui viennent, à l'ensemble des trois présidents de province. Je vais commencer par la province Nord, la province des Îles, et la province Sud, pour avoir une discussion avec les présidents de province et voir dans quelle mesure nous pouvons faciliter le travail entre nos collectivités. Ce sera pareil avec les grandes communes. J'essayerai, dans les mois qui viennent, d'aller vers les maires de nos communes de façon à avoir des discussions aussi avec eux, pour pouvoir faciliter la circulation de l'information et faciliter la circulation, ou en tout cas l'examen des dossiers qui les concernent plus particulièrement.

Journaliste : Face aux différentes organisations syndicales, il y a eu un signe fort la semaine dernière, de la part des différentes institutions, des éléments de réponse au collectif contre la vie chère. Pour rappel, que propose le Congrès au collectif contre la vie chère ?
Rock Wamytan : C'était une proposition qui avait été formulée par l'intersyndicale lorsqu'elle est venue rendre visite, discuter avec les différents groupes politiques représentés au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, et aux formations politiques aussi, qui ne sont pas constituées au niveau du Congrès. Les responsables de l'intersyndicale ont tenu à rencontrer l'ensemble des responsables pour que le Congrès, puisque c'était leur demande, puisse mettre en place dans un délai rapproché, par rapport à cette grande marche qu'ils ont organisée dans la ville de Nouméa, au mois de mai, que le Congrès puisse rapidement mettre en place une commission spéciale qui prend en compte toutes les problématiques relatives à la lutte contre la vie chère, puisque c'est une préoccupation majeure des populations, et notamment des populations bénéficiant de revenus les moins élevés, ou celles qui n'ont pratiquement pas de revenus, parce que, effectivement, la vie chère est un souci pour les familles, un réel souci pour les familles. C'est une problématique qui est difficile, qui est complexe, parce qu'elle met en œuvre des tas de paramètres dont, souvent, les élus, eux-mêmes, n'ont pas la maîtrise. Un exemple simple : nous vivons essentiellement sur les produits qui sont importés, mais les élus de la Nouvelle-Calédonie n'ont aucune maîtrise sur ces prix, puisque les prix sont formés ailleurs, en dehors de la Nouvelle-Calédonie. On peut avoir une possibilité d'action, notamment sur les marges, ou par le biais de la fiscalité, lorsque c'est produit en Nouvelle-Calédonie. Mais, voilà, c'est juste un exemple qui nous montre que les élus que nous sommes n'avons pas la totale maîtrise. Sinon, on aurait déjà combattu la vie chère depuis longtemps. Je pense que ce qu'il faut dire, c'est que c'est une préoccupation qui est aussi partagée par les élus. Il faut pas croire. Parce que souvent, on nous dit : oui, mais les élus s'occupent pas, parce qu'ils ont des bons revenus. Ils sont des consommateurs aussi, ils sont logés à la même enseigne, et puis, ils ont pas des si hauts revenus que ça. Ça veut dire que c'est une préoccupation qui est aussi partagée par les élus. Et nous avons effectivement pris en compte leur demande. Au mois de mai, juin, je les avais reçus, ici, au Congrès, en tant que président du Congrès, et je leur avais dit à ce moment-là, parce que je les ai reçus à deux reprises, que je vais consulter l'ensemble des groupes politiques constitués au Congrès, pour leur demander leur avis sur la mise en place de cette commission. Après, je vais passer les détails, parce que c'est un peu compliqué, parce que, entre temps, il y a eu l'invalidation de mon élection du 1er avril, Calédonie ensemble a repris les rênes avec Léonard Sam, le président par intérim, avec toute la salade qui vient avec, c'est-à-dire les bagarres internes et tout ça, là. Ce qui fait qu'on a pris du retard. Mais ce qu'il faut dire à ceux qui nous écoutent, c'est que le vendredi, 19 août, dans l'après-midi, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a fait deux choses importantes. Première chose : il a voté la création de cette commission spéciale au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, il a voté la composition de cette commission, avec les syndicats, l'État, les élus, et nous avons nommé nos représentants dans cette commission, et nous avons demandé au gouvernement de finaliser le texte, le projet de délibération qui va créer cette commission. C'est ce qui a été fait par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, pas plus tard qu'hier. Donc, ce texte va revenir devant la commission législation-réglementation et la commission de la réglementation fiscale. Donc le texte va revenir lundi prochain sur cette question-là, devant ces deux commissions, et le Congrès va voter ce projet de délibération le 1er septembre. Et comme nous aurons encore un mois, un mois parce que c'est le délai qui nous a été donné par l'intersyndicale, preuve, s'il en est, quand même, que nous prenons en considération les demandes de cette intersyndicale, nous avons un mois pour finaliser ces accords et nous mettre en œuvre, fin septembre, dans le délai qu'il nous restera à travailler, donc nous allons arriver à mettre en place ces accords économiques et sociaux, tels que demandés par l'intersyndicale.

Journaliste : S'il y a un dossier sur lequel vous allez vous pencher prochainement et le plus rapidement, c'est quoi ?
Rock Wamytan : Il y a un dossier, enfin c'est une préoccupation aussi, c'est le budget, parce que le travail du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, c'est bien de voter les budgets. Donc, je peux annoncer, mais on l'a déjà fait, puisque le budget supplémentaire devait être voté le 19 août, mais il n'était pas encore tout à fait prêt, nous avons replanifié la séance plénière, et ce texte est prévu pour passer le jeudi 1er septembre 2011 à 14 h. Donc, là, il s'agit du budget supplémentaire de la Nouvelle-Calédonie pour l'année 2011, un budget qui a été bâti à partir du compte administratif de 2010. Ce sera examiné, le 1er septembre, donc la semaine prochaine. C'est important de le dire parce que normalement c'était prévu de le faire dans le cadre de la session administrative qui se termine le 29 août, c'est-à-dire lundi. Bon, compte tenu de l'actualité, notamment avec la venue du président de la République, ouverture des jeux, etc., on a recalé tout ça pour le 1er septembre. C'est un texte important. Nous allons voter aussi le projet de délibération relative à la réforme globale de la fiscalité. Ça, c'est un projet qui est porté maintenant par l'ensemble des groupes politiques du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.

Journaliste : Les indépendantistes ont été très actifs sur cette question.
Rock Wamytan : Je vais parler en tant qu'indépendantiste : la réforme de la fiscalité, les indépendantistes la réclame depuis 25 ans. Il faut pas oublier que l'impôt sur le revenu, l'IRPP a été mis en place par le gouvernement Tjibaou de 82-84. Donc, il a fallu une volonté politique forte, à l'époque, avec Jean-Marie Tjibaou et la FNSC de l'époque, pour pouvoir entamer des réformes structurelles au niveau de notre économie, par le biais de la réforme fiscale. Ça, c'est un signe fort qui a été donné à l'époque. Maintenant, plus personne ne parle de l'impôt sur le revenu. Vous savez que nous sommes, au niveau des collectivités de la République française, je pense, la collectivité qui paye le mieux ses impôts. Quand on regarde le taux de réalisation au niveau de l'impôt sur le revenu, je crois que les Calédoniens, ils sont à près de 80 % ou 90 % déjà qui payent leurs impôts. On ne resquille pas, on n'essaye pas de tricher. Oh, il y a toujours des tricheurs, mais en général, le Calédonien, c'est vrai, il a réagi face à la mise en place de l'IRPP de l'époque, mais maintenant c'est passé dans les mœurs, et les gens payent leurs impôts, tout simplement. C'est pour dire que nous, les indépendantistes, à l'époque, nous avons toujours insisté sur la réforme de la fiscalité.

Journaliste : Et maintenant ?
Rock Wamytan : Et maintenant, l'ensemble des autres groupes politiques nous ont rejoints, et nous sommes en train de mettre en place tout un planning de travail et de réflexion, au fond, pour moderniser l'économie et rendre plus juste l'impôt par le biais de ces réformes de la fiscalité.

Journaliste : Il y aura la venue du président de la République française, monsieur Nicolas Sarkozy, très prochainement. Un petit mot sur cette visite :
Rock Wamytan : Ce sont des visites normales que doivent effectuer les présidents de la République puisque, pour le moment, la Nouvelle-Calédonie est un territoire français et important, c'est un territoire qui a sa place dans l'ensemble de la République française, donc il est tout à fait normal, à un moment donné, durant leur mandat, que les présidents viennent rendre visite à leur territoire. Moi, je vois ça comme ça. Mitterrand était venu, je crois, une fois, Giscard d'Estaing était passé aussi, la dernière fois c'était Jacques Chirac. Jacques Chirac était passé en 2003. Là c'est Nicolas Sarkozy, à quelques mois de la fin de son mandat…

Journaliste : … campagne électorale…
Rock Wamytan : Oui, mais vous savez, quand un président de la République se déplace, il se déplace pas comme ça. C'est-à-dire, c'est toujours pensé, réfléchi, et les déplacements des présidents de la République, que ce soit dans les territoires métropolitains ou dans les territoires d'outre-mer, ces déplacements répondent à des stratégies politiques. Ça, c'est sûr. Est-ce que, à quelques mois des élections présidentielles…, évidemment, il va sûrement développer, ici, des thèmes porteurs pour sa campagne électorale. Il va parler, par exemple, des thèmes de la sécurité. S'il vient parler des thèmes de la sécurité, c'est pas complètement neutre, quand même. Bon, c'est vrai que nous sommes confrontés à ce problème-là, le problème de la délinquance de notre jeunesse, ici, en Nouvelle-Calédonie, mais c'est un thème aussi qui l'a fait élire, en 2007, et qu'il va peut-être reprendre pour se faire élire en 2012. Ce sont des stratégies qui rentrent dans le cadre de la préparation de la campagne électorale. Mais je pense qu'il vient aussi pour les jeux du Pacifique, puisqu'il a couplé son déplacement avec l'ouverture des jeux du Pacifique, pour affirmer un certain nombre de choses. Je ne sais pas ce qu'il va dire, on va l'écouter attentivement, à son discours devant les 3500 athlètes, samedi soir, au stade de Magenta. Donc, il va délivrer un discours, là, et il va donner aussi un discours, dans le Nord, sur des thèmes qui intéressent évidemment la Nouvelle-Calédonie, qui intéressent notre avenir aussi. Parce qu'il est important aussi de savoir, en tant que président de la République, mais aussi en tant que futur candidat, il est important pour nous, de savoir quelle est sa vision, quelle est la vision du plus haut personnage de l'État français et, sûrement candidat pour 2012, sur quelle est sa vision sur le devenir de la Nouvelle-Calédonie. Je pense que c'est important, dans la mesure où ce sera aussi une problématique majeure pour nous, les responsables politiques locaux de la Nouvelle-Calédonie, dans les années qui viennent. Donc, c'est toujours important d'avoir la vision du président de la République française, puisque pour le moment, la Nouvelle-Calédonie est un territoire français. Je crois que nous attendons beaucoup de cette visite à ce niveau-là. C'est important qu'un président de la République puisse sentir un pays. Je pense que c'est important pour lui. Il a jamais mis les pieds ici, en Nouvelle-Calédonie, depuis qu'il est président de la République. Il était déjà venu ici, ça devait être en 1998, il était venu participer à des meetings organisés, à l'époque, par le RPCR. Je l'avais reçu, à l'époque, j'étais président du FLNKS, et je l'avais reçu, ici, pour discuter justement sur l'Accord de Nouméa.

Journaliste : Et aujourd'hui, vous allez le recevoir en tant que président du Congrès.
Rock Wamytan : Oui, voilà, 13 ans plus tard, c'est en tant que président du Congrès. C'est quand même une fierté, parce que, au-delà de la politique, des fois on est d'accord, des fois on n'est pas d'accord, mais bon, c'est vrai qu'il a quand même donné des signes politiques forts, même si je ne suis pas toujours d'accord, en tant qu'indépendantiste, de la politique menée par Nicolas Sarkozy, il nous a quand même donné des signes politiques très forts. Déjà en 2007, lorsqu'il a relancé le processus de l'Accord de Nouméa, et notamment le processus de transferts de compétences, qu'il a relancé avec le Premier ministre Fillon, en 2007, 2008, 2010, je pense que c'était quand même un signe très fort pour la Nouvelle-Calédonie, quand il a relancé le processus. Le signe concernant la montée du drapeau FLNKS, l'année dernière, voilà un signe très fort. La mise en place des comités de pilotage, et notamment le comité de pilotage sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, voilà encore un autre signe fort. Donc, je pense que c'est quelqu'un qui, malgré qu'il n'est pas de notre famille politique, si je me place en tant que FLNKS, il n'est pas de notre famille politique, il a montré, en tout cas, que, malgré tout ça, il nous a donné satisfaction sur un certain nombre de points politiques importants que nous défendons, nous. Maintenant, la suite nous dira ce que nous ferons, ou en tout cas quel type de partenariat nous aurons avec Nicolas Sarkozy.

Journaliste : Les derniers jeux du Pacifique c'était en 1987, dans le pays. Aujourd'hui on se retrouve avec jeux du Pacifique, ici, la paix. Il y a une très grande différence avec 1987. C'est quoi votre sentiment ?
Rock Wamytan : Les jeux du Pacifique, ça doit être une grande fête du sport, pour nous, les Océaniens. Nous sommes pour le moment, sous souveraineté française. Demain, nous sommes indépendants ou nous sommes dans une indépendance association ou dans un autre cadre, de très large autonomie. La Nouvelle-Calédonie accueillera toujours les jeux du Pacifique, puisque les jeux du Pacifique, on les a accueillis en 1966, en 1987, en 2011. Dans 15 ou 20 ans, les jeux reviendront ici, quel que soit le statut de la Nouvelle-Calédonie. Pour moi, c'est pas lié à la politique interne de la Nouvelle-Calédonie, les jeux du Pacifique. Par contre, c'est une grande fête du sport, et c'est un événement majeur dans la mesure où la Nouvelle-Calédonie, en accueillant les jeux du Pacifique, confirme sa volonté de s'insérer dans ce monde qui est le nôtre, qui est le monde océanien, qui est le monde Pacifique. Moi, je vois comme ça, l'importance majeure de cet événement, événement sportif, fête du sport, bien sûr, mais aussi signe ou confirmation que la Nouvelle-Calédonie est partie prenante de ce monde-là, qui est le monde océanien, qui est le monde Pacifique. Et nous devons être fiers d'accueillir nos frères océaniens, frères de la Mélanésie, puisque la Nouvelle-Calédonie fait partie du monde mélanésien, des frères polynésiens, des frères micronésiens, puisque ce sont nos jeux. Nous sommes du Pacifique, nous sommes Océaniens. Nous faisons partie de cette partie du monde. Et je pense que c'est important de le redire que nous faisons partie de ce monde océanien, parce que souvent…, nous sommes bien sûr accrochés à la France, accrochés à l'Europe. La France et l'Europe, c'est à 18 mille km, c'est quand même un peu loin. Le Vanuatu, il est à 600 km d'ici, Fidji est à 1500 km, l'Australie est à peine à 2000. C'est notre monde. C'est pour ça qu'il faut que toute la Calédonie accueille les 3500 athlètes qui seront là avec nos athlètes pour dire que c'est notre monde et que nous fêtons ensemble le sport et ces olympiades, comme disaient les Grecs à l'époque, voilà cette grande fête du sport dans le Pacifique. La note politique que je mettrai, moi, c'est …, elle est là, elle est là-dessus, c'est-à-dire que la Nouvelle-Calédonie, elle fait bien partie de l'Océanie. Voilà, la Nouvelle-Calédonie est mélanésienne, la Nouvelle-Calédonie est océanienne. D'ailleurs, ce que je vais dire, demain, puisque demain, Nicolas Sarkozy nous reçoit au haussariat, et parmi les personnalités, je fais partie des personnalités qui vont s'exprimer devant le président de la République, et ils m'ont proposé de m'exprimer sur la place de la Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique, dans ce monde océanien, et ça tombe bien avec les jeux du Pacifique.

Journaliste : Monsieur Wamytan, un dernier message aux Calédoniens ?
Rock Wamytan : Après ces mois de déstabilisation que nous avons connus, plus ou moins orchestrés par des groupes politiques, depuis le mois de février jusqu'à maintenant, les institutions sont désormais en ordre de marche, et nous sommes maintenant opérationnels, et nous avons, en tout cas, moi-même, ici, au Congrès, en tant que président de cette institution, j'ai la ferme volonté de faire avancer maintenant les dossiers, ici, au niveau du Congrès, les dossiers qui nous viendront du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, pour appliquer au mieux l'Accord de Nouméa, bien sûr sur la question du transfert de compétences, notamment, mais faire en sorte que nous allons nous préoccuper réellement des conditions de vie de nos populations, parce que c'est ce qu'on nous a reproché depuis six mois. C'est que nous nous sommes empêtrés dans nos batailles et dans nos luttes intestines, fratricides, interminables, et nous ne nous sommes pas occupés des conditions de vie des gens parce que les gens de la Nouvelle-Calédonie, nos populations, nos frères, nos sœurs, souffrent de beaucoup de maux qui sont donc identifiés, et ils se retournent à chaque fois vers les élus, puisque nous sommes là pour cela, ils nous ont portés à ces postes-là pour cela. Donc, je leur dis : ayez confiance en nous, nous allons prendre en main toutes ces problématiques qui sont les vôtres, qui sont les nôtres, et nous allons travailler pour faire en sorte d'améliorer vos conditions de vie.

Journaliste : Monsieur Wamytan, merci d'avoir accepté notre invitation.
Rock Wamytan : Merci Romain, et merci à Djiido.

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 20:48

Mr le Haut commissaire de la République

Messieurs les parlementaires

Messieurs les consuls et représentants diplomatiques

Mr le président du gouvernement et les membres du gouvernement de la Nouvelle Calédonie

Messieurs les représentants des églises catholiques et protestantes

Messieurs les présidents du Sénat coutumier et du Conseil économique et social

Messieurs les présidents de province,

Mesdames et messieurs les maires de Nouvelle Calédonie

Messieurs les grands chefs coutumiers

Messieurs les représentants des forces armées en Nouvelle Calédonie

Mesdames et messieurs les élus du Congrès

Messieurs les représentants de la presse

Mesdames et messieurs,

Mesdames et messieurs les élus je vous remercie de la confiance que vous me portez en me reconduisant dans mes fonctions de président du congrès de la NC. Depuis six mois, nos institutions ont été malmenées, avec les élections de ce jour, elles sont désormais en ordre de marche et donc opérationnelles. Nous n’avons plus de temps à perdre désormais, il nous faut maintenant nous mettre au travail dans la sérénité et l’apaisement, conditions pour que ce travail soit efficace.

Parce que durant ces six mois écoulés, en tant que responsables politiques de ce pays, nous nous sommes livrés à un spectacle pitoyable et lamentable devant nos populations. Beaucoup d’entre nous n’ont pas su faire preuve de hauteur d’esprit et de sagesse pour surmonter les conflits d’égo, nés de problèmes politiques mal négociés, préférant se complaire dans des luttes intestines interminables au détriment de ce pour quoi nous sommes à ces postes : l’intérêt général de ce pays, le seul combat qui en vaille la peine, le reste étant du superflu. Nous sommes tous comptables à des degrés divers de cette situation d’instabilité, c’est donc ensemble que nous devons assumer les conséquences de nos actes qui ont peut être conduit à renforcer ce climat délétère ayant conduit au drame de Maré.    

Permettez moi au moment où je reprends mes fonctions de président de rappeler quelques uns des principes qui doivent guider notre action politique, principes dans lesquels je m’inscris totalement et sur lesquels je veillerai plus particulièrement.

Tout d’abord et avant tout le respect que nous nous devons entre nous élus du peuple, respect de nos institutions résultats de luttes intenses dans le passé ayant même occasionné des morts. Nos institutions n’ont pas à être instrumentalisées au fin d’intérêts partisans, comme elles l’ont été ces derniers mois. Respect des populations qui nous ont emmenés par leur vote à ces postes que nous occupons en leur nom.

Il nous faut aussi demeurer à la hauteur de la confiance que ces électeurs nous ont donné, afin d’agir au mieux de leurs intérêts ce qui nécessite : une bonne gouvernance dans la gestion de nos affaires, un comportement citoyen exemplaire dans notre action quotidienne, une implication permanente et volontaire dans les nombreuses problématiques qui se posent à notre société calédonienne dont notamment celle de la vie chère souci majeure des catégories à faible revenus et source de conflits sociaux violents à venir qu’il nous faut prévenir. 

Issus de groupes politiques divers, défendant ou pas l’indépendance de la NC, nous devons nous battre politiquement sur les dossiers dans un combat loyal et digne ici dans cette enceinte du congrès qui est bien l’arène de tout débat, c’est ici même et non au gouvernement de la NC que les idées doivent s’affronter avant de trouver soit le consensus ou les majorités d’idées . Ainsi il nous faut recentrer le débat et le ramener là où il doit être ici dans cette enceinte.

Enfin il nous faut nous donner des règles à ce débat à travers nos lois et règlements. Afin de rendre efficiente notre action, une réflexion devra être menée pour revoir notre règlement intérieur afin de le faire parler en cas de besoin. 

Avant de conclure, je voudrais remercier Mr Léonard SAM, ancien président par intérim qui s’est beaucoup investi dans sa charge malgré la pression permanente exercée sur ses épaules. Mes remerciements s’adressent aussi à l’ensemble du personnel du congrès qui, sous l’autorité du secrétaire général Jean Claude VIAL, a su ces derniers mois, même soumis à rude épreuve, faire preuve de sang froid, et de la loyauté due à l’institution qu’ils servent. 

Je vous remercie.

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 00:52

Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie,
Délibérant conformément aux dispositions de la loi organique modifiée n°99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie;
Vu la loi modifiée n° 99-210 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie;
Vu la délibération modifiée n°9 du 13 juillet 1999 portant règlement intérieur du Congrès de la Nouvelle-Calédonie;
Vu le compte-rendu intégral des débats du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, en date du 13 juillet 2010;
A adopté le vœu dont la teneur suit :

VŒU

Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie émet le vœu que soient arborés, ensemble, en Nouvelle-Calédonie, le drapeau dont la description est annexée et le drapeau national.

Délibéré en séance publique, le 13 juillet 2010.

Le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie,

 

Le drapeau

Descriptif :

Le drapeau est à cinq couleurs (bleu, rouge, vert, jaune et noir). Il comprend trois bandes horizontales (vert, rouge et bleu) surmontées d'un cercle jaune comportant en son centre un flèche faîtière percée d'une Toutoute.

La signification et la symbolique de ce drapeau ont été données par Jean-Marie Tjibaou :
- le vert symbolise la terre, les ancêtres, la richesse du sol et l'espoir,
- le rouge symbolise le sang versé dans la lutte et l'unité du peuple,
- le bleu symbolise le ciel et l'océan Pacifique,
- le rond jaune symbolise le soleil sur lequel s'inscrivent en noir le flèche faîtière et sa Toutoute. La flèche faîtière représente le frère aîné ou le chef de clan, elle illustre le symbole de l'organisation clanique et coutumière kanak.

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