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  • Roch WAMYTAN
  • Homme politique, membre de l'Union Calédonienne et du FLNKS, Signataire de l'accord de Nouméa en 1998, Président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès de la Nouvelle-Calédonie
  • Homme politique, membre de l'Union Calédonienne et du FLNKS, Signataire de l'accord de Nouméa en 1998, Président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès de la Nouvelle-Calédonie

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Citoyenneté calédonienne socle du destin commun
Présentation d'une loi de pays proposant le drapeau du FLNKS comme drapeau du Pays                   
   
Bilan des déplacements dans la région du président du Congrès (coopération interparlementaire)         
       

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 09:17

Roch WAMYTAN, président du groupe UC FLNKS et Nationalistes

Madame la Ministre des Outremer,

Messieurs les représentants du président de la République,

Mesdames et messieurs,

Monsieur le Premier ministre,

       Je voudrais tout d’abord vous remercier pour la teneur de votre discours d’ouverture de ce Comité des signataires qui revêt, pour notre groupe, une importance particulière car c’est l’occasion de lever toutes les hypothèques qui risquent d’entraver le bon déroulement de la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté, aboutissement du processus de décolonisation de l’Accord de Nouméa de 1998, débuté avec la déclaration de Nainville-les-Roches en 1983 et les Accords de Matignon-Oudinot en 1988.

            Ce Comité des signataires est également le dernier avant les élections présidentielles et législatives françaises de 2017, il est aussi l’occasion de relever quelques remarques significatives sur l’action politique des gouvernements socialistes dans notre pays. Depuis l’élection du président François Mitterrand en  mai 1981, à mai 2017, les aléas de la vie institutionnelle française auront conduit le parti socialiste et ses alliés à gérer les affaires calédoniennes une vingtaine d’années sur les 36 ans qui vont nous séparer de la promesse faite par le candidat François Mitterrand à nos ainés de l’époque, celle de voir un jour notre pays accéder à l’indépendance.

         C’est avec cette double préoccupation en tête, la promesse de 1981 et les accords avec les dispositifs d’accompagnement mis en place que nous souhaitons vous faire connaître nos positions sur les points de l’ordre du jour. Promesse et accords, deux expressions d’une parole de vie partagée. Vous nous connaissez bien désormais Mr le premier ministre pour savoir l’importance que notre vieille civilisation mélanésienne millénaire attache à la Parole. Vous savez aussi qu’un manquement à la parole donnée peut être source de conflit par la rupture des liens de confiance pouvant conduire à la destruction, car telle est la destinée de la Parole partagé, elle est source de vie mais elle peut aussi causer la mort en cas de défaillance volontaire et calculée de l’une des parties. L’histoire de nos relations de ces trois dernières décennies reste émaillée de ces ruptures à répétition. Mais à chaque fois, nous, hommes de consensus issus de cette terre océanienne, avons toujours choisi de rebondir pour préférer la vie à la mort.

Mr le premier ministre

Sur l’avenir institutionnel

Concernant l’avenir institutionnel, nous avons pris connaissance du Rapport de la mission d’étude et de conseil sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Nous considérons simplement ce rapport comme une contribution supplémentaire au débat sur l’évolution institutionnelle de notre Pays, élaboré à partir d’une méthode proposée par l’Etat. Néanmoins, il nous paraît primordial qu’il soit complété par le travail d’experts internationaux, spécialistes des questions relatives aux compétences régaliennes. Cette demande a déjà été effectuée par notre groupe à de multiples occasions, notamment durant les comités de pilotage et nous souhaitons que l’Etat prenne des mesures concrètes pour y répondre. Nous avons d’ores et déjà transmis des noms d’experts acceptant la tâche de soumettre leurs analyses.

Par ailleurs, l’Union Calédonienne a souhaité apporter sa contribution en élaborant un document résumant sa vision de la future Nation. A l’occasion de ce Comité des signataires, la délégation de l’Union Calédonienne a ainsi communiqué son document « Après 2018, notre vision de la Nation » lors de ses rencontres bilatérales. Il n’est pas exclu, que les autres partis politiques représentés au sein du groupe que je préside au congrés de la Nouvelle Calédonie aient aussi la possibilité d’en faire autant dans les prochains mois.

Monsieur le premier ministre,

 

Sur la liste électorale spéciale de consultation

S’agissant de la liste électorale spéciale de consultation, la composition de cette liste est pour nous déterminante car elle est au cœur même de cette Parole de vie partagée que je citais précédemment : l’engagement à nous permettre d’exercer  notre droit à l’autodétermination dans les meilleurs conditions possibles à l’instar de tout peuple ayant été colonisé à un moment de son histoire. Notre participation à la consultation référendaire de 2018 sera examinée à l’aune du respect  de cette parole donnée. Et ce d’autant plus que nous avons su, avec générosité, partager notre droit  à l’autodétermination avec ceux qui ont fait de la Nouvelle Calédonie, leur pays au même titre que nous.

L’Accord de Nouméa étant avant toute chose un processus de décolonisation, nous considérons que l’ensemble des Kanak, seul peuple colonisé, doit pouvoir participer à une consultation issue d’une demande historique de sa part, et expression, par le vote, de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, résultat logique de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France dans un monde ayant évolué depuis vers le droit à la liberté et à la libre disposition des peuples.

Par conséquent, nous demandons que tous les Kanak soient automatiquement inscrits sur la liste électorale spéciale de consultation, une demande qui trouve toute sa justification dans le point 2 de la Résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations Unies du 14 décembre 1960, « Tous les peuples ont le droit de libre détermination ; en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel ».

Monsieur le premier ministre

Sur le nickel

         Concernant le rapport de Mr Michel Colin et afin d’avancer plus sûrement dans la définition d’une stratégie industrielle, l’Union Calédonienne souhaite que la méthode soit redéfinie avec la constitution d’un groupe de travail composé de représentants des groupes politiques du congrès, disposant de la possibilité de valider des objectifs intermédiaires et opérationnels : développement d’une diplomatie dans le secteur nickel, restructuration et renforcement des outils de gestion du Pays dans le secteur (Dimenc…).

Sur la situation de l’usine du Nord

Par ailleurs, il est indéniable que ce Comité des signataires puisse exprimer une position sur la situation de l’usine du Nord. Après des décennies de promesses non tenues, la forte mobilisation des indépendantistes a permis d’enclencher, enfin, une vraie démarche de rééquilibrage en permettant la construction de l’usine de KNS. Aujourd’hui, du fait d’un contexte économique et financier exceptionnellement difficile, cette réalisation est en danger malgré une intervention financière importante de la province Nord. L’annonce du licenciement d’employés locaux en est la conséquence récente, à nos yeux, il s’agit là d’une conséquence absolument inacceptable.

Ce grand chantier a suscité d’immenses espoirs qui ne peuvent être déçus car la bonne évolution du Pays est en jeu. Il est de la responsabilité de l’ensemble des actionnaires de KNS, de la classe politique calédonienne et de l’Etat de réunir toutes les conditions pour aider l’opérateur à passer ce cap difficile. A cet effet, l’Union Calédonienne demande que l’Etat intervienne pour aider la province Nord à faire face aux difficultés de sa SEM et pour lui permettre de retrouver un nouveau souffle lorsque le contexte économique international se rétablira.

Monsieur le premier ministre,

Sur les contrats de développement

Sur la question des contrats de développement, et conformément à l’article 211 de la Loi organique, la prochaine génération de ces contrats de développement 2017-2021 a été élaborée à partir d’un dialogue entre l’Etat et les collectivités calédoniennes. Mais ce qui diffère de la génération précédente, c’est l’adoption récente par le congrès du schéma d’aménagement et de développement de la Nouvelle-Calédonie NC2025 et il importe désormais que, selon les dispositions de l’article 211, les prochains contrats de développement soient pleinement compatibles avec ledit schéma et que nous puissions définir dans ce cadre, ensemble, les secteurs à privilégier.

Il importe aussi que la nouvelle génération de ces contrats, dispositif prévu pour accélérer le développement et le rééquilibrage, fasse l’objet, du fait des agendas budgétaires, d’une signature à la mi-novembre et d’inscriptions budgétaires dans la Loi de finances 2017, afin de pouvoir porter leurs effets au plus tôt, du fait que nous sommes dans la dernière phase de l’Accord de Nouméa.

Notre délégation sollicite par ailleurs toute votre attention pour que ce 15ième comité des signataires prenne en considération les demandes que le président du sénat coutumier formulera tout à l’heure pour que le financement des politiques publiques relatif à l’identité kanak soit prise en compte dans cette nouvelle génération des contrats 2017-2021. Ces demandes relevant de la charte des valeurs kanak, du plan Marshall ou des ZODEP (zone de développement prioritaire) pourraient faire l’objet d’un financement dédié ou intégrées dans les propositions des institutions calédoniennes.

 

Les transferts prévus à l’article 27 de la Loi organique

Par ailleurs, nous réaffirmons notre position maintes fois exprimés, qu’ il ne fait aucun doute que les transferts prévus à l’article 27 n’ont rien d’optionnel et que leur mise en œuvre relève de la seule responsabilité de l’Etat.

Monsieur le Premier ministre,

Sur la problématique de progression de la délinquance

Avant de clore mon propos je voudrais, dans la suite logique de la réunion d’avant hier au ministère de l’intérieur, rapidement esquisser la problématique de progression de la délinquance juvénile dans notre pays. Comme je l’ai exprimé de nombreuse fois au congrès, nous souhaitons que le sujet de la sécurité ne fasse pas l’objet d’une exploitation politicienne, au gré des échéances électorales, et soit traité au niveau de ce qu’il est : un problème de société, qui résulte en partie des déséquilibres engendrés par le système colonial.

Il nous paraît essentiel de cerner au préalable les causes profondes de cette problématique afin de définir les moyens les plus adaptés au contexte local pour solutionner durablement ce phénomène. Il nous semble en effet évident que se précipiter sur des mesures répressives ne résoudra rien sur le long terme. Bien au contraire cela risque de nous entrainer dans une spirale infernale risquant d’aboutir à de nouveaux drames humains tels que celui que  le pays vient de connaitre le 29 octobre dernier avec la mort du jeune William DECOIRE, les six gendarmes blessés, les milliers de personnes empêchées de rejoindre leurs domiciles, sans compter  les millions de dégâts causés aux collectivités ou aux biens privés. La construction du destin commun doit être préservée, en toute priorité, elle ne peut pas se fracasser et  éclater en mille morceaux contre une problématique dont on n’aura mal évalué ensemble la façon la plus intelligente et la plus sage de la traiter.

Aussi, nous réitérons notre demande d’un débat sur le sujet au congrès de la Nouvelle-Calédonie et faisons la proposition d’un groupe de travail pluridisciplinaire auquel participeraient des coutumiers et des experts, ou universitaires, spécialistes des questions culturelles, sociales et éducatives.

Pour finir, nous demandons que la réunion technique qui se tient traditionnellement le lendemain du comité soit reportée pour se tenir à Nouméa avant la fin de cette année. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que les congrès de nos mouvements se déroulent toujours à la mi-novembre, des moments importants qui exigent que la plupart de nos représentants reprennent l’avion juste après la clôture du comité.

Monsieur le Premier ministre,

En guise de conclusion de mes propos, je dirai que l’année 2017 sera pour nous indépendantistes, l’année d’une vigilance extrême, du fait des deux grandes élections nationales que sont les présidentielles et les législatives. Car on peut légitimement se poser la question du dossier de l’avenir de la Nouvelle Calédonie dans la campagne des divers partis politiques français plus divisés que jamais aussi bien à droite qu’à gauche avec en toile de fond, la montée croissante du front national surfant sur ces divisions. Le dossier Calédonien ne risque-t-il pas d’être instrumentalisé par les partis en course  comme dans les années 1980 et notamment en 1988 à Ouvéa ?

2018, année de tous les dangers lorsque nous observons les incertitudes qui pèsent sur l’organisation de la consultation référendaire et son déroulement. Ou encore lorsque nous observons les options qui nous sont présentées pour nous mener vers un 3ième accord ou une fausse indépendance de type françafrique.

         L’histoire nous pousse à une constante vigilance dans les stratégies politiques mises en œuvre. L’histoire des décolonisations, de même que notre histoire commune avec la France depuis 163 ans nous ont appris que nous aurons à chaque fois à nous battre et parfois à négocier avec une puissance coloniale, en même temps puissance mondiale dont l’intérêt supérieur de la nation tentera toujours d’avoir le dernier mot sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes par l’application du principe d’une ligne rouge de l’indépendance à ne pas franchir. Mais les stratégies qui en découlent impactent violemment la cohésion du peuple kanak participant ainsi à sa lente implosion dont la dérive d’une partie de sa jeunesse est le signe visible d’un mal être profond.

Au nom de ma délégation, je vous remercie Monsieur le Premier ministre pour votre implication constante dans le dossier calédonien depuis votre prise de fonction et comme il s’agit de notre dernière rencontre dans ce format comité des signataires, je vous souhaite bonne chance pour les élections nationales de 2017.

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7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 20:06
 La colonisation en Nouvelle-Calédonie: un dossier politiquement clos?

PACIFIC REGIONAL SEMINAR OF THE SPECIAL COMMITTEE OF 24

“Implementation of the Third International Decade for the Eradication of Colonialism: commitments and actions for decolonization in the Non-Self-Governing Territories”

Managua, Nicaragua 31 May to 2 June 2016

M. Roch Wamytan
President of the UC-FLNKS and Nationalists Group
at the Congress of New Caledonia

Monsieur le Président du Comité spécial de décolonisation,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité spécial de décolonisation,
Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de remercier chaleureusement le président du Nicaragua, Daniel Ortega, son gouvernement, et le peuple du Nicaragua, pour l’accueil chaleureux qui nous est fait une nouvelle fois, à l’occasion de ce séminaire régional.

Je voudrais de même remercier les membres du comité spécial des 24 ainsi que son président Mr Rafael Darío Ramírez Carreño pour cette invitation, à participer aux travaux de ce séminaire, en ma qualité d’ancien président du FLNKS, signataire de l’accord de Nouméa de 1998 et président du groupe politique indépendantiste, le groupe UC-FLNKS et Nationalistes, au congrès de la Nouvelle Calédonie.

Comme nous l’avons souvent rappelé devant les instances de l’ONU, depuis la prise de possession de la Nouvelle Calédonie en 1853, le peuple kanak n’a cessé de subir une colonisation de peuplement par la France. Celle-ci se poursuit encore de nos jours, malgré le processus de décolonisation en cours depuis les Accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998), malgré l’engagement de l’Etat, en 1988, à réduire les flux migratoires de ses nationaux français, malgré enfin les dispositions de la charte de 1960 et des diverses résolutions prorogeant les décennies pour l’éradication du colonialisme.

Cette colonisation de peuplement a rendu le peuple kanak peu à peu minoritaire dans sur sa propre terre. Or, notre pays est aujourd’hui à un point crucial de son histoire puisque nous arrivons au terme de l’Accord de Nouméa et qu’à partir de 2018, la population concernée sera appelée à s’autodéterminer lors d’une consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté.

En ce sens, une question fondamentale se pose pour la Nouvelle-Calédonie, qui va fêter cette année ses 30 ans de réinscription sur la liste des territoires non autonomes des Nations Unies, c’est-à-dire depuis 1986. Cette question est la suivante : la colonisation de la Nouvelle-Calédonie par la France est-elle un dossier politiquement clos ?

Nous, peuple kanak, peuple colonisé de Nouvelle-Calédonie, affirmons avec force que la colonisation de la Nouvelle-Calédonie par la France n’est pas un dossier politiquement clos.
Nous souhaitons aujourd’hui à travers cette intervention poser également cette question au Comité de décolonisation des Nations Unies : pensez-vous que la colonisation de la Nouvelle-Calédonie par la France est un dossier politiquement clos ?

Pourtant, c’est ce que tente de faire croire notre puissance administrante, la France, aux populations locales, comme devant les instances internationales concernées. Elle se donne le droit de décider unilatéralement de ce qui est politiquement clos ou non dans le processus de décolonisation en cours dans notre pays.

En effet lors du dernier Comité des signataires de l’accord de Nouméa qui s’est tenu à Paris en février 2016, les représentants de l’Etat français en position majoritaire avec leurs alliés calédoniens non-indépendantistes, ont déclaré et imposé à la minorité indépendantiste la fait que le contentieux concernant le corps électoral provincial, était « politiquement clos », faisant croire toutefois que cette entente était celle des trois partenaires de l’Accord de Nouméa : puissance administrante, partis indépendantistes et partis non indépendantistes. Dans les faits cette décision a été prise à la majorité et non suivant le principe du consensus pratiqué habituellement. Ainsi le colonisateur décide de ce qui est "politiquement clos" et se sert des groupes politiques issus de sa colonie de peuplement pour imposer sa volonté politique contre celle des indépendantistes kanak. Cette situation étant la conséquence de la politique de peuplement de nationaux français en Nouvelle Calédonie, une politique dument réfléchie et organisée. Ayant pris de l’ampleur à partir de la visite du général De Gaulle en 1956, cette politique qui s’est accélérée dans les années 70 et à la suite des accords de Matignon (1988) et Nouméa (1998) avait qu’un seul objectif, noyer définitivement sous le nombre, la revendication nationaliste kanak.

Fort de ces décisions, la puissance administrante poursuit dès lors les déclarations dans ce sens, comme l’a fait le premier ministre Manuel Valls dans son discours au Congrès de la Nouvelle-Calédonie le 29 avril dernier, décrétant ainsi que les décisions des commissions administratives spéciales sur l’établissement et la révision des listes électorales pour les élections provinciales et les élections référendaires de 2018, se feront sur la base des soi-disant accords politiques des Comités des signataires, et non plus sur la base de la loi.
De plus, alors que 2016 est la première année de préparation de la liste électorale spéciale pour la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté, nous découvrons que 25 000 Kanak ne pourront pas être inscrits sur cette liste sous prétexte qu’ils ne sont pas préalablement inscrits sur la liste générale de Nouvelle-Calédonie. 25 000 Kanak ne pourront donc pas exercer leur droit à l’autodétermination, revendiqué depuis plus de 40 ans en tant que seul peuple autochtone et colonisé de Nouvelle-Calédonie. Mais alors qui est concerné par l’autodétermination de notre pays, c’est la question que l’on peut se poser ?

Il convient ainsi de considérer dans quelle mesure la puissance administrante respecte ses engagements nationaux et internationaux en ce qui concerne le processus de décolonisation de la Nouvelle Calédonie. Prépare-t-elle ce Territoire non autonome à sa décolonisation et à un acte d’autodétermination pleinement libre, transparent et donc acceptable ou met-elle en place toutes les conditions pour que ce Territoire non autonome demeure au sein de son ensemble ultramarin au nom des intérêts supérieurs de la nation et de sa place dans le monde ? Joue-t-elle franc jeu dans la mise en œuvre du processus de décolonisation et d’émancipation ou pose-t-elle des obstacles permanents freinant ce processus ?

Nous ne sommes pas dupes des manœuvres récurrentes de notre colonisateur et malheureusement pour nous, peuple kanak, la colonisation de la Nouvelle-Calédonie par la France est loin d’être politiquement close. L’indépendance de notre pays devant se gagner par le vote, la définition du corps électoral est depuis bien longtemps un enjeu central, c’est question constitue la « mère des batailles ». L’histoire coloniale montre que la puissance administrante a toujours usé et abusé de manœuvres en la matière : double collège, colonie de peuplement, vrais faux référendum coloniaux, trucage des listes, etc. L’objectif est de s’assurer que le peuple kanak et les indépendantistes soient minoritaires et ainsi faire barrage à l’indépendance selon sa politique de ligne rouge de l’indépendance interdite. Ainsi le mouvement indépendantiste doit -il à chaque fois se battre contre cette politique tendant à favoriser l’implantation de populations extérieures afin de noyer le peuple kanak démographiquement et d’empêcher l’indépendance du pays. La « démocratie » par l’immigration incontrôlée et les fraudes électorales devient une arme mortelle contre le peuple colonisé. La lecture du rapport des observateurs de l’ONU à l’œuvre en Nouvelle Calédonie de mars à juillet 2015 apportera un éclairage à ce niveau.

Depuis des décennies, le mouvement indépendantiste kanak fait face à ces types de stratégies orchestrés pour contrer l’indépendance. Récemment encore le mouvement indépendantiste a subi des tentatives de division qui ne sont encore que des manœuvres supplémentaires parmi toutes celles déjà subies en plus des assassinats de leurs leaders, la plus part d’entre eux restant d’ailleurs sans enquête fiable sur les circonstances de ces drames.
Nous sommes parfaitement conscients que ces stratégies existent et nous savons identifier les commanditaires derrière les petites mains à la manœuvre ou au-delà des propos lénifiant de certains responsables affirmant que l’Etat est un arbitre impartial et équidistant et qu’in fine ce seront les calédoniens qui décideront de leur destin par référendum.

Ainsi la puissance administrante se donne en Nouvelle-Calédonie le rôle d’arbitre et de « facilitateur », selon ses propres mots, notamment dans le dossier de préparation de l’avenir institutionnel du pays, et comme si elle n’était pas responsable du fait colonial de notre pays. Toujours fidèle à sa devise : garder la Nouvelle Calédonie française, la France colonisatrice prépare encore une fois un nouvel accord qui lui permettra de préserver ses intérêts en Nouvelle-Calédonie. Un dispositif de type « France Afrique » est bien le modèle qui nous est préparé. Le risque encouru serait que la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté porte sur un nouvel accord au lieu de porter sur l’autodétermination et sur l’indépendance du peuple kanak et des citoyens de la Nouvelle-Calédonie.

Face à une politique d’intégration et d’assimilation de la puissance administrante, aux effets néfastes et parfois dévastateurs, prenant parfois l’allure d’un « génocide culturel » pour le peuple kanak, permettez-moi de réitérer les demandes déjà formulées l’an passé ici même. Que l’ONU puisse pérenniser ses visites en Nouvelle Calédonie dans la perspective de l’acte d’autodétermination prévu en fin 2018,et qu’ au cours de cette période un séminaire de décolonisation soit organisé à Nouméa. Par ailleurs nous sollicitons une implication soutenue du Comité de décolonisation afin d’aider la Nouvelle Calédonie dans les procédures d’établissement et la révision des listes électorales spéciales dans le cadre de la préparation de la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté. Nous souhaitons enfin pouvoir bénéficier d’experts de haut niveau dans le cadre de la réflexion sur les transferts des compétences régaliennes. Tout ceci nous semble capital dans le processus de décolonisation en cours. Bien évidemment un dialogue permanent et constructif avec la puissance administrante reste un passage obligé.

Nous souhaitons également profiter de l’occasion de cette prise de parole pour remercier sincèrement et chaleureusement l’équipe d’experts, et son président Flavien Misoni, mandatés par l’Assemblée générale des Nations Unies pour observer le travail des commissions administratives spéciales d’établissement et de révision des listes électorales et de la commission consultative d’experts. Leur rôle est ô combien important pour notre peuple et notre pays.

Je vous remercie

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 08:30
Discours : Caribbean Regional Seminar 2015 Special Committee on decolonization United Nations Managua, Nicaragua 19-21 May 2015

M. Roch Wamytan

President of the UC-FLNKS and Nationalists Group
at the Congress of New Caledonia

Monsieur le Président du Comité spécial de décolonisation,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité spécial de décolonisation,
Mesdames et Messieurs les représentants des territoires non autonomes,
Mesdames et Messieurs,


Permettez-moi tout d’abord de remercier chaleureusement le gouvernement et le peuple du Nicaragua pour l’accueil chaleureux qui nous est fait à l’occasion de ce séminaire régional des Caraïbes. Je voudrais aussi saluer spécialement le président de la république Daniel Ortega dont la renommée dépasse de loin les frontières de son propre pays. En effet l’histoire de son pays et de ses habitants, liée profondément à la révolution sandiniste, nous est parvenue à nous aussi peuple océanien mélanésien de l’autre rive du pacifique à la recherche de notre destin.
Je voudrais de même remercier les membres du comité spécial des 24 ainsi que son président Mr Xavier Lasso Mendoza pour l’invitation qui m’a été faite, à participer à ce séminaire en tant qu’expert exerçant depuis mai 2014 la présidence d’un groupe politique indépendantiste, le groupe UC-FLNKS et Nationalistes, au sein du congrès, assemblée délibérante du territoire non autonome de la Nouvelle Calédonie.


Introduction
Comme l’indique le document A/AC.109/2015/17 de l’Assemblée générale de février 2015, ce séminaire a pour objet de permettre au Comité spécial de recueillir les points de vue des représentants des territoires non autonomes, d’experts, de membres de la société civile et d’autres parties prenantes au processus de décolonisation, qui pourraient l’aider à déterminer les politiques et les modalités pratiques susceptibles d’être retenues dans le processus de décolonisation des Nations Unies. Les débats prévus dans le cadre du séminaire permettront au Comité spécial d’analyser et d’évaluer, de façon réaliste et au cas par cas, la situation dans les territoires non autonomes ainsi que les moyens par lesquels le système des Nations Unies et l’ensemble de la communauté internationale pourraient améliorer les programmes d’assistance aux territoires. Ainsi les contributions des participants serviront de base aux débats que le Comité spécial tiendra à sa session de fond, qui aura lieu à New York en juin 2015, en vue de soumettre à l’Assemblée générale des propositions concernant la réalisation des objectifs de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.
Le thème proposé pour ce séminaire avec l’ordre du jour correspondant est : « la mise en œuvre de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme: les 70 ans de l’Organisation des Nations Unies: bilan du programme de décolonisation».
En tant qu’acteur et observateur de la vie politique et institutionnelle de la Nouvelle Calédonie depuis ces trente dernières années, je vais m’en tenir au chapitre IV en chiffre romain, paragraphe 2, petit a, du document de l’assemblée générale précité c’est-à-dire le point de vue d’un responsable politique originaire des « territoires non autonomes de la région du pacifique » et plus particulièrement de la Nouvelle Calédonie, exerçant les fonctions de membre de l’assemblée délibérante depuis 1989, mais ayant aussi été président de cette institution entre 2011 et 2014 de même que vice-président et président de notre mouvement de libération, le Front de libération nationale kanak et socialiste ,le FLNKS entre 1990 et 2001. Ce fut d’ailleurs en tant que président du FLNKS que je signai l’accord de Nouméa en 1998, un accord tripartite entre le gouvernement français, la représentation locale des non indépendantistes et le FLNKS représentant le peuple kanak colonisé à majorité indépendantiste. Je ne doute pas que mes propos pourraient susciter la réflexion pour les territoires non autonomes des Caraïbes et des autres régions. Le point de vue critique que je vais soumettre aux débats du séminaire portera essentiellement sur le chapitre IV en chiffre romain, paragraphe 1, point petit a,b,c et d. du document de l’assemblée générale précité précisant notamment le rôle de la puissance administrante française dans la mise en œuvre des principes et recommandations des Nations Unies concernant la décolonisation du territoire non autonome de la Nouvelle Calédonie dans le cadre de la troisième décennie internationale de l’élimination du colonialisme, 2011-2020. Je vais me concentrer plus particulièrement sur le rôle de la France, puissance administrante dans le processus de décolonisation de la Nouvelle Calédonie. Je n’aborderai pas la construction de l’autonomie du pays, déjà développée par le vice-président du gouvernement de la Nouvelle Calédonie hier après-midi. De même je laisserai le soin à Michaël Forrest de préciser dans la discussion la part du FLNKS dans l’avancée de l’autonomie du pays.


Bref rappel historique
La Nouvelle Calédonie est réinscrite sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU depuis 1986. En 1988 ont été signés avec la puissance administrante et les forces non indépendantistes locales, les accords dits de Matignon et Oudinot. En 1998 est signé l’accord de Nouméa pour une période courant de 1999 à 2014 année d’un possible déclenchement du référendum d’autodétermination, sous réserve que le Congrés, assemblée délibérante du pays, à l’issue des élections générales de mai 2014 le décide à une majorité des 3/5ième des conseillers soit 33 sur 54 membres de l’assemblée. Comme ce ne fut pas le cas, l’Etat Français est tenu d’organiser le référendum d’autodétermination dénommé consultation référendaire dans l’accord de Nouméa en 2018. Si le résultat est négatif, un second référendum aura lieu en 2020 et un troisième en 2022.


Dans la suite de longues et difficiles luttes de revendication jalonnant l’histoire du peuple kanak depuis la prise de possession par la France en 1853, l’accord de Nouméa en 1998 a fixé le calendrier dans lequel les mesures de rééquilibrage, maitre mots des accords politiques de 1988 et 1998, allaient être finalisées pour donner corps au processus de décolonisation et d’émancipation devant déboucher sur l’acte d’autodétermination. La période 2018-2022 doit en principe voir le pays accéder par référendum à son indépendance après une longue période de maturité depuis le premier accord politique dit de Nainvilles les roches en 1983. On peut constater d’ailleurs que le calendrier de ce processus cadre parfaitement avec celui de la troisième décennie pour l’éradication du colonialisme fixé par les Nations Unies : 2011-2020.


La puissance administrante dans le processus de décolonisation
Il est donc intéressant et utile d’analyser la politique de la puissance administrante française en Nouvelle Calédonie dans le cadre de ces deux schémas qui s’imposent à elle. D’une part dans la mise en œuvre de la troisième décennie de l’éradication du colonialisme en tant que puissance souveraine administrant le territoire non autonome de la Nouvelle Calédonie et notamment le chapitre IV, paragraphe 1 points petit a,b,c et d de l’ordre du jour (acte authentique d’autodétermination en toute liberté, information sur les statuts politiques à venir, initiative politique devant être à l’abri de toute intimidation et sans ingérence extérieure, campagne d’information politique adaptée et impartiale à mener). D’autre part pour le second schéma, dans le rôle de la puissance administrante au niveau de la mise en application des dispositions de l’accord de Nouméa et notamment la préparation de l’acte d’autodétermination de 2018. Il convient de rappeler d’ailleurs que la France est signataire de cet accord qui relève aussi bien de sa politique interne, qu’externe puisque la Nouvelle Calédonie fait partie de la liste ONU des territoires non autonomes et qu’une des dispositions de cet accord précise que le processus d’émancipation sera porté à la connaissance de l’ONU.
Il convient ainsi de considérer dans quelle mesure la puissance administrante respecte ses engagements nationaux et internationaux en ce qui concerne le processus de décolonisation de la Nouvelle Calédonie. Prépare-t-elle ce Territoire non autonome à sa décolonisation et à un acte d’autodétermination pleinement libre, transparent et donc acceptable ou met-elle en place toutes les conditions pour que ce Territoire non autonome demeure au sein de son ensemble ultramarin au nom des intérêts supérieurs de la nation et de sa place dans le monde ? Joue-t-elle franc jeu dans la mise en œuvre du processus de décolonisation et d’émancipation ou pose-t-elle des obstacles permanents freinant ce processus ?

Les Obstacles et freins au processus de décolonisation ou : Ligne rouge de l’indépendance interdite
Il s’agit là de questions tout à fait légitimes que peut se poser tout militant de la cause indépendantiste lorsque l’on entend les discours des plus hauts responsables politiques français ou que l’on constate les systèmes mis en place pour contrer les velléités d’indépendance de certains peuples colonisés. Car il faut bien constater une chose rappelée dans les interventions d’hier et notamment celle de Serguei, Cherniasky, notant qu’ avec la situation internationale qui s’est détériorée entrainant le chaos dans les relations internationales, ajouter à cela la montée du terrorisme depuis le 11 septembre 2001, la mentalité coloniale des anciennes puissances a ressurgie sous des formes plus ou moins rampantes, pour continuer à conforter leur domination coloniale. Et cela complique le travail du C24 et impacte les territoires non autonomes dans leur lutte d’émancipation. La Nouvelle Calédonie n’échappe pas à cette nouvelle donne.


S’agissant ainsi des territoires ultramarins français, le Président français François Hollande lors de sa tournée des « dernières colonies » françaises avait une constante dans ses discours : «La France est présente de partout dans le monde, un pays où le soleil ne se couche jamais, la France est un pays d’Océanie, de l’Océan indien, de l’Amérique, de l’Atlantique, des Caraïbes ». Mais dans l’Océan pacifique, la France a refusé que la Polynésie Française soit sur la liste des pays à décoloniser, dans l’Océan indien la partition des Comores a été réalisée avec une occupation de Mayotte jugée illégale au regard du droit international. Dans l’Océan atlantique et les Caraïbes les « veilles colonies » restent département français à statut inchangé, il n’y a pas de consultation sur une possible indépendance mais les transferts de population vers la France métropolitaine sont importantes. Parfois sous couvert de démocratie, nous pouvons déceler des manœuvres d’un Etat tentant d’assurer sa domination tout en faisant bonne figure devant la communauté internationale.


Les responsables indépendantistes que nous sommes avons quoi d’être inquiets au vu de cette situation en outre-mer français et eu égard aux déclarations de certains responsables politiques français de haut niveau à l’instar du président François Hollande lors de son dernier voyage en Nouvelle Calédonie en novembre 2014 affirmant dans son discours au centre Culturel Tjibaou que les intérêts supérieurs de la France se situent aussi dans le pacifique.
La question qui se pose alors est de savoir si la France peut défendre seule ses intérêts dans le pacifique ou a-t-elle besoin nécessairement de ses trois territoires ultramarins dont la Nouvelle Calédonie et la Polynésie Française inscrits tout deux sur la liste ONU des territoires non autonomes et de Wallis et Futuna collectivité française du pacifique non-inscrite sur la liste ONU ? La réponse est donnée par la politique française menée à l’heure actuelle, c’est à dire se servir de ses territoires ultramarins du pacifique comme cheval de Troie ou de « faire valoir » de sa présence dans cette zone Asie-Pacifique que le président américain Barak OBAMA qualifiait récemment de « nouveau centre de la croissance mondiale ». Cela sans compter par ailleurs ce que les superficies de ces trois territoires peuvent apporter à la puissance administrante en terme de superficie de la zone économique exclusive, la portant tout simplement au second rang de puissance maritime mondiale. Quel pays puissant dans le monde actuel refuserait ou ferait la fine bouche devant une telle aubaine de disposer de territoires sous forme de porte-avions dans une zone passée de zone oubliée à zone de la croissance mondiale.


a)- Les moyens mis en œuvre pour freiner le processus de décolonisation : moyens sentimentaux
L’histoire des décolonisations nous a appris en conséquence que lorsqu’un Etat colonisateur souhaite absolument garder des territoires colonisés au nom de ses intérêts supérieurs, il décrète l’indépendance comme ligne rouge interdite et il y met les moyens. Il tente tout d’abord d’amadouer le peuple en le prenant par les sentiments : la France nourricière, patrie des droits de l’homme, la mère patrie protectrice de ses enfants dans un monde de plus en plus difficile et cruel, la France porteuse des valeurs républicaines qui éclairent les peuples, la France attachée définitivement à ses territoires par des liens de sang, celui versé par les soldats kanak sur les fronts européens durant les deux conflits mondiaux. La grande guerre de 14-18 est souvent rappelée en cette année du centenaire. Cette guerre qui a vu plus de 1000 soldats kanak combattre en France ou dans les Dardanelles, 380 ne sont jamais revenus. Même scénario durant la seconde guerre mondiale de 39-45. Encore le même scénario en ce moment ou des centaines de jeunes kanak sont engagés sur les théâtres d’opérations extérieures où se trouvent impliquées les forces armées françaises : Liban, Afrique, Bosnie, Kosovo,Afghanistan, certains y ont aussi laissés leur vie.


b)-Moyens technique, financier.
A côté de ces moyens sentimentaux, la puissance administrante agit sur le registre technique et financier pour rendre ces territoires complétement dépendants des subsides métropolitains et européens. Une masse d’argent est transférée par l’Etat pour la prise en charge des compétences de souveraineté, avec le paiement des salaires des fonctionnaires d’Etat qui sont pratiquement doublés par rapport au salaire de la métropole. Par ailleurs l’aide à certains secteurs dont le logement social et autres investissement productifs au pays via des fonds métropolitains défiscalisés vient gonfler exagérément ces transferts. Cela donne une conséquence pouvant se résumer ainsi : trop d’argent, mal réparti (25% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté) et in fine un pays où tout est chère, vivant sous perfusion permanente devenant pratiquement incapable d’assurer son autonomie financière sans l’aide de la puissance administrante, à moins de réformes drastiques dont a parlé le vice-président du gouvernement hier.


c)- moyens inavouables
Enfin l’utilisation des moyens inavouables sur lesquels toute une littérature existe, je veux parler des manœuvres de déstabilisation et de l’immigration ou la transmigration de ses ressortissants nationaux vers les territoires ultramarins fussent-ils ou non sur la liste des pays à décoloniser.


Manœuvre, déstabilisation

Les peuples qui ont été colonisés et ceux qui demeurent encore sous tutelle coloniale connaissent bien ou ont appris à les connaitre ces manœuvres de déstabilisation mettant en œuvre un principe vieux comme le monde du : « diviser pour régner ». L’ouvrage de stratégie militaire « l’art de la guerre » du chinois « Sun TZU » ou de son vrai nom « SUN UN au 6ième siècle avant JC en parlait déjà. Les instruments de domination coloniale sont ainsi identifiés : déstabilisation, tension, et la peur. Cette peur que présentait hier dans son exposé Mr Daniel Manfred Malcolm en parlant d’elle comme l’ennemie implacable des leaders anti colonialistes et des peuples colonisés.


Le FLNKS, notre mouvement de libération nationale, le peuple kanak, ainsi que tous ses alliés indépendantistes, de même d’ailleurs que les non indépendantistes subissent et doivent faire face, depuis des décennies, à ces types de stratégies en Nouvelle Calédonie. Récemment encore le mouvement indépendantiste a subi des tentatives de division qui ne sont que des manœuvres supplémentaires parmi toutes celles déjà subies en plus des assassinats de leurs leaders. En effet, combien de nos leaders ont été assassinés pour que le processus de décolonisation soit enrayé et que notre pays n’accède jamais l’indépendance ? Combien de nos leaders ont été sujets à des éliminations politiques, des pressions et des tentatives de retournement et de corruption

Nous sommes parfaitement conscients que ces stratégies existent et nous savons identifier les commanditaires derrière les petites mains à la manœuvre ou au-delà des propos lénifiant de certains responsables affirmant que l’Etat est un arbitre impartial et équidistant et qu’in fine ce seront les calédoniens qui décideront de leur destin par référendum. Les partis de droite s’y mettent aussi en cherchant à faire croire que l’Etat « dit socialiste » comme ils le prétendent est pour l’indépendance, alors que tous ne servent qu’un seul et même objectif : maintenir la ligne rouge de l’indépendance interdite.


L’immigration
L’autre moyen de défendre les intérêts supérieurs de la nation est par le moyen démocratique, un homme, une voix et si la balance est en faveur du peuple colonisé, quoi de plus simple que de faire venir du monde de France et leur donner le droit de vote. L’histoire de la Nouvelle Calédonie est une longue histoire de flux de migrations organisés par la puissance administrante. Ce flux en provenance de la Métropole s’est accéléré avec l’irruption des kanak sur la scène politique locale entre 1953 et 1956 au moment où ils obtenaient le droit de vote et donc à terme de pouvoir s’autodéterminer librement. A l’indépendance de l’Algérie en 1962, le général De Gaulle ne sachant quoi en faire du million de réfugiés français a facilité leur installation en Guyane et en Nouvelle Calédonie où disait-il n’y avait rien et que tout était à faire. Ainsi toute initiative est bonne et justifiée pour favoriser l’implantation de populations extérieures afin de noyer le peuple kanak démographiquement et d’empêcher l’indépendance du pays. Dans ce contexte, la « démocratie », entre autres, par le vote devient une arme mortelle contre le peuple colonisé.


Les stratégies de colonie de peuplement et de partition de pays sont ainsi bien connues car elles ont été expérimentées en Algérie dans les années cinquante et au Vanuatu (ex Nouvelles Hébrides) à la fin des années soixante-dix. Elles ont échouées dans ces deux ex colonies. En revanche, elles ont réussi aux îles Comores avec l’île de Mayotte et le contentieux avec la France est toujours en cours. Ainsi, on peut se demander si en Nouvelle-Calédonie, en plus de la colonie de peuplement, la partition, malgré son interdiction dans l’Accord de Nouméa, n’est pas un « plan bis » au travers des projets de « fédéralisme interne ».
A partir de la situation actuelle on peut faire l’hypothèse d’un montage en cours par le biais de manœuvres de division entre la « province Nord » et la « province Sud ». Une des manœuvres étant, à l’aube de la fin de l’Accord de Nouméa, de provoquer des conflits, des confrontations violentes. A titre de rappel, un des scénarios prévu par Alain Christnacht, l’un des négociateurs de l’Etat français au moment des discussions en 1998 était, dans ce cas, la reprise en main par l’Etat. A l’approche de la sortie de l’accord de Nouméa des tentatives de déstabilisation ne sont pas à exclure en Nouvelle Calédonie. Ce serait des remakes comme cela s’est passé aux Comores, avec le barbouzard français Bob Denard pour favoriser la partition de ce nouveau territoire indépendant. Ou encore la mission de la DGSE (service secret français) en opération commanditée par le ministre de la défense Eugène Hernu en 1985, aboutissant à l’explosion du Rainbow Warrior en Nouvelle Zélande, navire amiral de l’organisation écologiste Green Peace prêt à appareiller pour l’atoll de Mururoa afin de protester contre les essais nucléaires français.


c)-Modèle de la France Afrique
Par ailleurs dans le cadre de la préparation du référendum d’autodétermination qui doit se tenir à partir de 2018, la puissance administrante, suivant en cela les principes de l’ONU et les dispositions de l’accord de Nouméa, prépare la question qui sera posée à la population. Cette question portera sur le transfert des compétences régaliennes (ordre public et sécurité, justice, monnaie et crédit, relations extérieures et défense, la citoyenneté et la nationalité). Pour cela, en fonction d’une décision prise par le comité des signataires de l’accord de Nouméa en octobre 2014 à Paris, la puissance administrative organise des comités de pilotage thématiques en Nouvelle Calédonie. Dans ce cadre, les indépendantistes ont souhaité que des experts des Nations Unies puissent venir aider à la réflexion sur l’exercice de ces compétences dites régaliennes.


A ce stade, nous ne recevons que des missionnaires français qui nous orientent vers la mise en place d’un système calqué sur le modèle de celui de la Françafrique. Pour seul exemple, je citerai la proposition des missionnaires de l’Etat durant le Comité de pilotage « Monnaie et crédit » retenant parmi 4 options de monnaie nationale, leur option préférentielle du système du Franc CFA. Faut-il rappeler que beaucoup d’experts et spécialistes de l’Afrique dénonce ce système et l’accuse d’être responsable de l’appauvrissement de l’Afrique. Comment la puissance administrante peut-elle prétendre être équidistante alors qu’elle souhaite garder la mainmise sur les compétences régaliennes en instaurant un système de type Françafrique organisant des faux transferts ou des compétences soit disant partagées. Ce système aboutit dans tous les cas à de fausses indépendances. Le projet défendu par les indépendantistes est celui d’un pays totalement indépendant et souverain qui se construira en interdépendance dans sa région Asie pacifique, au moyen d’outils créés à cette effet comme le Groupe du Fer de Lance Mélanésien. Nous avons par ailleurs de jeunes kanak et calédoniens diplômés, des spécialistes expérimentés, qui réfléchissent à ces questions et sont loin de favoriser un système du copier-coller qui a montré ses limites.


d)-Le droit de vote, les critères et les listes électorales
Il s’agit d’un problème fondamental puisque certains parlent de la bataille sur le corps électoral comme la mère des batailles, permettant l’exercice du droit à l’autodétermination des peuples colonisés. Les puissances coloniales ont joué et rejoué sur cette problématique au gré de leurs intérêts. En Nouvelle Calédonie il s’agit d’un problème récurrent depuis que le droit de vote a été accordé au peuple colonisé en 1953. Les différents accords politiques de 1983, 1988 et 1998 ont buté sur cette question du corps électoral qui a d’ailleurs été une des causes de l’assassinat de Jean Marie Tjibaou. A l’approche du référendum d’autodétermination de 2018, cette question n’a pas manqué de ressurgir avec les mêmes manœuvres servies et resservies depuis 60 ans. D’où les démarches effectuées par le FLNKS auprès du C24 depuis le séminaire régional de 2013 en Equateur dans l’objectif d’informer le comité sur l’évolution de la situation. C’est d’ailleurs sur cette problématique que les membres du comité ont effectué la mission de visite en Nouvelle Calédonie dans le courant du mois de mars 2014. Ce dossier divise la Nouvelle Calédonie à l’approche de la sortie de l’accord de Nouméa et il nous semble encore une fois que la puissance administrante, compétente en droit électoral, se déresponsabilise en renvoyant l’issue des problèmes à l’appareil judiciaire ou à une solution politique consensuelle, à charge aux indépendantistes et non indépendantistes de la trouver entre eux.


C’est ainsi que suite au comité des signataires d’octobre 2014 à Paris, il a été décidé d’opérer une modification de la loi organique de1999 devant porter sur la composition des commissions administratives spéciales chargées de l’établissement et de la révision des listes électorales spéciales pour les élections provinciales et pour la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté, ainsi que sur la consultation elle-même. Après l’examen de l’avant-projet par le Congrès et suite à un rejet du texte par la majorité non indépendantiste, il a été décidé de tenir un comité des signataires extraordinaire à Paris le 5 juin prochain pour tenter de trouver un compromis politique. Le nœud du problème réside dans l’inscription sur la liste référendaire de tous les natifs de Nouvelle Calédonie en plus des kanak de statut coutumier et des personnes ayant participé au référendum de ratification de l’accord de Nouméa en 1998 qui seraient inscrits d’office. Les non indépendantistes souhaitent inscrire tous les natifs, pour sa part, le FLNKS souhaite s’en tenir qu’aux deux catégories de personnes citées : celles de statut coutumier et celles de la liste référendaire de ratification de 1998.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, dont les élus sont majoritairement non-indépendantistes, a émis un avis défavorable sur cette proposition de modification de la loi organique.
Au cœur de cet avis défavorable se trouvent deux points clef pour les non-indépendantistes, à savoir les inscriptions automatiques sur la liste spéciale pour la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté, et la demande de modification de l’article 188 de la loi organique qui définit le corps électoral pour les élections provinciales, base de la notion de citoyenneté calédonienne.


Le projet de modification de la loi organique en l’état actuel ne prévoit que l’inscription automatique sur la liste électorale pour la consultation des électeurs de statut civil coutumier, qui sont donc tous kanak, et celle des électeurs ayant participé à la consultation du 8 novembre 1998 approuvant l’Accord de Nouméa. Les autres catégories d’électeurs doivent faire une démarche individuelle pour être inscrits sur cette liste et peuvent voter s’ils remplissent les conditions requises à l’article 218 de la loi organique.


Comme rappelé ci-dessus, les partis non-indépendantistes réclament l’inscription automatique de tous les natifs de Nouvelle-Calédonie. Le Groupe UC-FLNKS et Nationalistes s’oppose à cette demande car l’inscription automatique de tous les natifs reviendrait à inscrire automatiquement pour cette consultation d’autodétermination toutes les personnes issues de la colonie de peuplement. Rappelons que l’Etat français a fait de la Nouvelle-Calédonie une colonie de peuplement dans le but de rendre les Kanak minoritaires dans leur propre pays. Rappelons aussi que le peuple kanak, seul peuple autochtone et colonisé de Nouvelle-Calédonie, réclame un référendum d’autodétermination depuis qu’il revendique l’indépendance, c’est-à-dire depuis 40ans. A cette date le peuple kanak n’était pas encore complètement submergé par l’immigration en provenance essentiellement de la Métropole.
Accepter aujourd’hui l’automaticité sans garde fous, équivaut à se jeter dans un piège de plus afin de rendre « démocratiquement » les Kanak minoritaires, l’automaticité ayant pour but, entre autre de masquer les fraudes d’inscriptions sur les listes électorales et ce dans la droite ligne des fraudes lors de l’établissement et de la révision des listes électorales provinciales, que nous avons dénoncé devant les instances de l’ONU à plusieurs reprises., L’alibi de l’automaticité justifié par le fait que le temps presse n’est pas acceptable car c’est une manœuvre voulue alors même que ces listes se devaient d’être mises en route dès la signature de l’Accord de Nouméa en 1998 il y a 17 ans !


Profitant de la venue sur le territoire d’une mission de l’Assemblée nationale menée par son président Claude Bartolone, les partis politiques non-indépendantistes ont manifesté devant le Haut-commissariat de la République française en Nouvelle-Calédonie, le vendredi 24 avril 2015, pour « réaffirmer leur volonté de rester français, dire « non à l’indépendance » » et exiger l’inscription automatique de tous les natifs sur la liste spéciale pour la consultation. Suite à cette manifestation, le gouvernement français a proposé la tenue d’un Comité des signataires extraordinaire le 5 mai 2015 à Paris dont l’ordre du jour porterait uniquement sur l’inscription automatique des natifs.


Dans plusieurs communiqués (datés du 22 et 27 avril et du 5 mai) que nous avons également transmis au secrétariat du comité, notre groupe politique a donné ses positions sur la question de l’inscription automatique et sur le Comité des signataires extraordinaire. Ses positions politiques sont celles que nous avons précédemment exprimées lors des commissions et de la séance publique du Congrès sur le projet de modification de la loi organique, en mars dernier.


Sur l’inscription automatique pour la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté : le Groupe UC-FLNKS et Nationalistes souhaite que, seules les personnes ayant ou ayant eu le statut coutumier, de même que les électeurs ayant participé à la consultation du 8 novembre 1998 approuvant l’Accord de Nouméa, puissent être inscrits automatiquement. Nous considérons en effet qu’il existe un contentieux et des fraudes sur la composition actuelle de la liste spéciale des élections provinciales et que, de ce fait, l’inscription automatique de tous les natifs n’est pas envisageable, et que celle des natifs, sur la base de leur inscription sur la liste spéciale pour les élections provinciales, est hautement problématique du fait du contentieux susmentionné. Notre position est simplement d’exiger le respect et l’application des critères des corps électoraux pour l’établissement des listes électorales spéciales, par tous les partenaires de l’Accord de Nouméa, y compris l’Etat qui de son côté doit s’engager à définir le périmètre de ce qu’on désigne par centre des intérêts matériels et moraux désigné par CIMM
Nous affirmons ne pas être opposés au principe d’un Comité des signataires extraordinaire, à condition que l’ordre du jour porte également sur l’établissement sincère (c’est-à-dire le « toilettage ») de la liste spéciale pour les élections provinciales et, de plus, nous avons demandé au représentant de l’Etat en Nouvelle-Calédonie qu’il soit de même traité de l’implication du Comité de décolonisation de l’ONU dans l’organisation de la consultation sur l’accession du pays à la pleine souveraineté. Nous avons souligné au de l’Etat que notre participation au Comité des signataires extraordinaire aura pour but de réaffirmer et faire valoir nos positions. De plus, nous renvoyons l’Etat face à ses propres responsabilités qui ont abouties aux dérives que nous subissons et qui opposent actuellement les Calédoniens sur ces questions. N’oublions pas que l’Etat seul est souverain s’agissant des élections et de la législation régissant l’établissement des listes électorales.

L’histoire des décolonisations a montré la nécessaire vigilance dont nous devons faire preuve lorsqu’on voit ce dont a été capable le système colonial par rapport au droit de vote et aux élections : exclusion des indigènes du droit de vote, double collège, colonie de peuplement, vrais faux référendum coloniaux, trucage des listes, etc. C’est avec tout cela en tête que le mouvement indépendantiste ira défendre ses positions à Paris.
Tout ce qui s’est passé autour de la question des listes électorales et de la loi organique n’est qu’une preuve de plus que seul l’Etat est réellement décideur lorsqu’il est question d’enjeux aussi cruciaux pour l’avenir de notre pays. En effet, il est difficile de comprendre qu'au 21ème siècle des hommes et des femmes, citoyens de leur pays, par rapport à leur avenir institutionnel, ne possèdent que le pouvoir de donner un avis sur des textes non préparés par eux et dont la décision va, une fois de plus, dépendre de parlementaires, qui ne sont pas citoyens de la Nouvelle-Calédonie, ne vivent pas ici, et ne connaissent pas notre pays. Cela porte le nom de « colonisation » et ce mode de gouvernance facilite les fraudes et multiplie les obstacles sur le processus de décolonisation.


Conclusion
A l’issue de cette analyse, j’ai tenté de démontrer qu’au-delà du vernis démocratique se cachent des pratiques expérimentées de tout temps par les puissances coloniales pour assurer leur domination au nom des intérêts supérieurs de leurs nations respectives. Notre puissance coloniale ou puissance administrante, la France, n’échappe pas à ces genres de pratiques, comme s’il s’agit d’une malédiction qui frappe ces grandes puissances vis-à-vis des peuples qu’elles ont colonisés. Il y a en cela quelque chose d’effrayant ! Mais restons optimistes car peut-être un jour des chercheurs trouveront la solution à l’instar du grand économiste français Thomas Piketty qui vient de révolutionner la compréhension de l’inégalité en démontrant dans son dernier ouvrage « le Capital au XXIème siècle » que : « l’évolution historique de l’accumulation du capital conduisait à l’enrichissement exagéré de ceux qui sont déjà riches ». Paradoxalement la London School of économics, l’école de l’establishment du capitalisme mondial vient de l’accueillir comme professeur à mi-temps !


Que faire alors Monsieur le président pour fermer définitivement cette parenthèse de l’histoire qu’est le colonialisme? Changer l’attitude de ces grandes puissances ou les mécanismes qui conduisent à de telles attitudes est horriblement difficile, il nous reste alors l’ONU et comme le disait le représentant de l’Algérie hier, l’ONU demeure le seul refuge pour les peuples colonisés. Nous partageons donc entièrement les propositions qui ont été faites depuis hier et en ce qui nous concerne, la mise en œuvre des recommandations de la mission de visite du C24 l’an dernier en Nouvelle Calédonie. Ces recommandations doivent constituer notre feuille de route. Il conviendra de pérenniser ces visites dans les territoires autonomes afin de sensibiliser les populations sur les possibilités offertes par l’ONU et les aider à exorciser cette peur entretenue à petit feu par les forces coloniales. Par ailleurs l’idée de mette en place un sous-comité par territoire est nécessaire à plus d’un titre. De même l’envoi d’experts de l’ONU et une grande implication du C24 pour aider la Nouvelle Calédonie à réfléchir sur le transfert des compétences régaliennes dans le cadre de la préparation du référendum, nous semble capital dans le processus de décolonisation en cours. Bien évidemment un dialogue permanent et constructif avec la puissance administrante reste un passage obligé. Je vous remercie.
Convention Center, Holiday Inn, Managua, Nicaragua, mercredi 20 mai 2015 15h30

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